Un Espagnol pour les aéroports britanniques...
La nouvelle, saluée par le premier actionnaire de BAA, a suffi pour faire gagner jusqu'à 22% à l'action du groupe à la Bourse de Londres. A 13H00 GMT, le titre BAA gagnait encore 17,26% à 768 pence, pour une capitalisation de 8,3 milliards de livres. Selon les analystes, le montant du rachat pourrait atteindre 9,4 milliards (13,8 mds EUR).
Grupo Ferrovial n'a rien dit de son éventuel partenaire pour le rachat de BAA, alors que les noms du groupe allemand Fraport, de l'espagnol Abertis et de la banque australienne Macquarie ont circulé. Les deux premiers ont démenti tout intérêt pour BAA, et le groupe français Aéroports de Paris en a fait autant.
Macquarie, en revanche, n'a pas souhaité faire de commentaire. Comme Ferrovial, la banque australienne a beaucoup investi dans les autoroutes et les aéroports à l'étranger ces derniers temps. Les deux groupes sont d'ailleurs associés actuellement aux Etats-Unis pour la reprise de l'Indiana Toll Road.
BAA gère sept aéroports en Grande-Bretagne --dont ceux d'Heathrow, Gatwick et Stansted à Londres-- fréquentés au total par 144,3 millions de personnes en 2005, soit 3% de plus qu'en 2004. "BAA constitue un formidable actif à acquérir. C'est le bon moment : le terminal cinq d'Heathrow est presque fini, le nouveau propriétaire en tirera donc tous les revenus sans avoir eu à financer l'investissement", a estimé un courtier d'une banque d'investissement française.
L'affaire survient alors que de nombreux aéroports ou sociétés de services au sol ont été rachetés récemment, notamment en Europe, à l'occasion d'une vague de privatisations lucratives et dans un contexte de croissance du trafic aérien (+7,6% en 2005 dans le monde selon l'Association internationale des transporteurs aériens). Macquarie, qui avait mis la main sur celui de Bruxelles fin 2004, a racheté ceux de Copenhague l'an dernier. BAA, de son côté, a repris celui de Budapest.
Ferrovial n'est pas en reste : le groupe, qui possède des actifs aéroportuaires en Irlande du Nord, en Australie et au Chili, avait racheté l'an dernier la société d'assistance au sol Swissport, présente dans 40 pays.
Le gouvernement allemand va quant à lui céder sa part de 18,2% dans Fraport, l'opérateur de l'aéroport de Francfort. La privatisation de l'aéroport de Milan, en revanche, a été suspendue. Par ailleurs, les espagnols Abertis et Aena ont pris le contrôle de TBI, la société gérant les aéroports de Londres-Luton, Cardiff et Belfast au Royaume-Uni, plus trois autres en Bolivie, un en Suède et un terminal de l'aéroport américain d'Orlando.
Les aéroports slovaques de Bratislava et Kosice, enfin, sont en train d'être rachetés par TwoOne, un consortium autrichien réunissant Flughafen Wien, gestionnaire de l'aéroport de Vienne, le groupe financier slovaque Penta et la banque autrichienne Raiffeisen Zentralbank.