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Tuiles en terre cuite : la filière sous tension

Publié le 11 juillet 2022

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La Fédération Française des Tuiles et Briques (FFTB) présentait ce 8 juillet un point conjoncture concernant le marché des tuiles en terre cuite. Face à une forte demande accentuée par les récents épisodes de grêle, la filière souligne avoir augmenté ses niveaux de production de 15,9 % en 2021. Elle s’inquiète toutefois des tensions sur l’appareil productif, des hausses de prix des énergies, et des difficultés de recrutement.
Tuiles en terre cuite : la filière sous tension - Batiweb

Après avoir annoncé la nomination de son nouveau président en la personne de Frédéric Didier il y a deux semaines, la Fédération Française des Tuiles et Briques (FFTB) publiait un point conjoncture sur le marché des tuiles en terre cuite ce vendredi 8 juillet, faisant état de fortes tensions sur l’appareil productif.

En novembre 2021 déjà, les résultats d’une étude menée par la fédération montraient que la reprise s’était faite en grande trombe pour les couvreurs depuis le début de la crise sanitaire.

 

Pénurie de main d’œuvre et hausses de prix : deux points à surveiller

 

La FFTB alertait toutefois sur les pénuries de main d’œuvre. 77 % des sondés considéraient en effet cette pénurie de main d’œuvre comme un frein à l’activité. Des difficultés de recrutement qui se sont confirmées selon le dernier point conjoncture de la fédération.

« La pénurie de chauffeurs routiers, les tensions en délais et en prix sur les palettes affectent nos capacités à livrer nos clients dans les délais et conditions auxquels ils étaient habitués et comme beaucoup de secteurs nous avons aussi des postes à pourvoir dans les usines pour lesquels nous peinons à recruter », souligne Isabelle Dorgeret, directrice générale de la FFTB.

À ces difficultés de recrutement s’ajoutent les hausses de prix des énergies et des matières premières. Ainsi, selon la fédération, le prix du mégawattheure (MWh) de gaz serait passé de 19 € au premier trimestre 2021 à 90 € au quatrième trimestre 2021. Même hausse du côté de l’électricité, avec un MWh passé de 50 € à 156 € sur la même période. De fait, au T4 2021, le poste énergie pour fabriquer une tonne de tuiles coûtait 5 fois plus cher par rapport au T1 2021.

 

Des tensions sur l’appareil productif

 

Parallèlement, les derniers chiffres montrent que la production a augmenté de +15,9 % en 2021 par rapport à 2020, et de +5,9 % sur les 6 premiers mois de 2022 par rapport à un an plus tôt, atteignant des records plus observés depuis 2014. Cependant, malgré cette hausse de la production, les fabricants peinent encore à répondre à la demande, qui s’est accentuée avec les récents épisodes de grêle ayant concerné une grande partie de la France.

La FFTB souligne pourtant que les exportations ont été réduites de 6,6 % sur les premiers mois de 2022.

« Les équipes des fabricants sont conscientes des difficultés rencontrées par les sinistrés et elles sont mobilisées pour tout mettre en œuvre pour produire et servir les clients dans des conditions très tendues pour tous et avec un niveau de demande déjà très élevé. Les lignes tournent à plein régime, souvent organisées en 5x8 pour produire 24h sur 24 et sur 7 jours sur 7. Les tensions durent depuis plusieurs mois et les récents et tragiques épisodes de grêle n’arrangent rien. Sur le terrain et au travers de leurs organisations professionnelles, les fabricants, les négoces, les couvreurs travaillent pour prioriser les sinistrés », a assuré la directrice générale de la FFTB.

La fédération signale également des niveaux de stocks très bas. Au 31 décembre 2021, le stock en tonnage était 41,6 % inférieur par rapport à deux ans plus tôt. À fin juin 2022, le stock est même 45 % inférieur à celui de juin 2019.

Une hausse de la production mais une baisse des stocks. Source : FFTB

« On nous demande pourquoi ne pas ajouter des lignes de production. Malheureusement, il est compliqué et long de modifier une ligne production. Selon les produits, les sites, les modèles, les argiles ne sont pas les mêmes, les équipements ne sont pas les mêmes, les mises au point et les réglages sont longs. Ce n’est pas possible rapidement, surtout dans un contexte de forte demande, et créer une ligne requiert plusieurs années », poursuit Isabelle Dorgeret.

Dans ce contexte de tensions sur le marché, elle alerte le gouvernement sur les risques pour les mois à venir, si les approvisionnements en gaz étaient réduits en raison des sanctions économiques contre la Russie.

 

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock

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