Transition énergétique : l’Union française de l’électricité s’exprime !
Cinq préconisations ont ainsi été formulées pour accélérer la transition énergétique :
- Se fixer des objectifs réalistes dans tous les domaines essentiels et s’y tenir ;
- Mettre des moyens à la hauteur de l’enjeu de manière stable et prévisible ;
- Se mettre en ordre de marche pour engager une rénovation efficace des bâtiments ;
- Lever les obstacles au développement des énergies renouvelables :
- Faciliter l’engagement de tous les acteurs.
Si l’avis a été salué par bon nombre d’organismes dont le Réseau pour la transition énergétique (Cler), l’Union française de l’électricité (UFE) a estimé que « certaines postures et analyses ne sont pas recevables de la part de la troisième assemblée de la République dans le cadre de la mission précise qui lui a été confiée ».
Dans un édito mis en ligne le 16 mars dernier, l’UFE indique partager l’avis du CESE quant aux résultats de la mise en œuvre de la transition énergétique. Les secteurs des transports et du bâtiment doivent en effet redoubler d’efforts pour atteindre la neutralité carbone en 2059. « Il faut articuler l’efficacité énergétique avec la baisse effective des émissions de CO2 permettant de consommer moins, mais aussi de consommer de l’énergie à faible teneur en carbone », souligne le syndicat.
L’UFE rejoint également le CESE lorsqu’il se réfère « à la faiblesse structurelle dont pâtit le système des Certificats d’énergie ». Il est indispensable de « renforcer le dispositif pour le rendre robuste et efficace au regard des coûts importants qu’il engendre et qui pèsent fortement, in fine, sur les consommateurs ».
Il partage également le constat réalisé quant à l’absence, dans les débats, de l’évaluation de l’impact de la transition énergétique dans les domaines socio-économiques. « La transition énergétique va conduire à modifier profondément le tissu économique du pays et donc, nécessitera des efforts importants dans les compétences des salariés et leurs éventuels redéploiements », souligne l’UFE.
« Des partis-pris pas acceptables »
Malgré des constats « bien posés », l’UFE regrette un avis qui, dans sa globalité, « véhicule une vision biaisée et un parti-pris contre l’électricité et le système électrique assez incompréhensibles ».Il dénonce des recommandations « visant à ralentir le développement de la mobilité électrique ». Le CESE « reproche au secteur électrique de ne pas évoluer plus rapidement vers une décentralisation plus prononcée », s’exclame le syndicat. « C’est nier que le système électrique porte un grand nombre d’actions pour une transition énergétique réussie et connaît une évolution historique de ses outils industriels ».
« Réussir la transition énergétique est un objectif partagé »
L’UFE rappelle ensuite que pour réussir la transition énergétique, il est nécessaire de « prendre en compte les attentes et l’évolution des comportements de tous les citoyens » et d’intégrer l’impératif de « compétitivité » d’une électricité dont le prix reste maîtrisé pour les consommateurs et les entreprises.A l’aube du débat sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie, l’UFE recommande que la controverse soit menée « dans une approche inclusive et collective plutôt que d’opposer les acteurs qui sont ceux qui vont mettre en œuvre la transition énergétique ».
L’Union rappelle également que l’électricité « est un bien vital ». « Ne nous trompons pas de combat ! La lutte contre la changement climatique est la priorité (…). Il serait irresponsable de dégrader la performance climatique du système électrique alors que les émissions de CO2 du transport sont reparties à la hausse et que le secteur du bâtiment ne parvient ni à baisser ses émissions de CO2, ni à baisser suffisamment sa consommation d’énergie finale ».
L’UFE a notamment réfléchi au futur du système électrique : « plus décentralisé » et avec une part plus importante d’énergies renouvelables. « A l’aide de notre système électrique déjà décarboné grâce au nucléaire et à l’hydraulique, puis renforcé par ces futures évolutions, et en le complétant avec d’autres vecteurs à haute performance climatique comme la chaleur renouvelable ou l’hydrogène renouvelable, la neutralité carbone de l’économie française sera à portée de main ».
Réussir la transition énergétique doit ainsi être « un objectif partagé ». « Sa mise en œuvre nécessite une approche pragmatique et coordonnée (...). C’est à cette condition que notre pays arrivera à respecter ses objectifs environnementaux, économiques et sociaux. C’est ce que mérite de mieux la transition énergétique et écologique que nous appelons de tous nos vœux », conclut le syndicat.
R.C
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