Recrutement et salaire dans le BTP : focus sur 4 régions françaises
Tous les ans au mois de juin, le cabinet de recrutement Fed Construction publie les grandes tendances du marché de l’emploi dans le secteur du BTP, avec un focus sur quatre grandes régions françaises : l’Île-de-France, les Hauts-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En Île-de-France, la fin des JO pourrait ralentir les recrutements
En Île-de-France, l’activité du BTP est particulièrement dynamique depuis le début de l’année 2024, notamment grâce à l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 et à la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les entreprises recherchent notamment des conducteurs de travaux, chefs de chantiers et chefs de projets, que ce soit dans le gros œuvre, le second œuvre, et les travaux publics. Toutefois, Fed Construction précise que ce dynamisme devrait s’amenuiser dans la seconde partie de l’année avec la fin des JO. Dans ce contexte, certains candidats anticipent la rentrée en restant à l’affût des offres d’emploi.
Côté salaire, un conducteur de travaux débutant qui travaille en Île-de-France gagne en moyenne entre 35 et 40 K€ par an, et entre 45 et 55 K à partir de 10 ans d’expérience. Un chef de projets en bureau d’études techniques, lui, toucherait entre 36 et 44 K en début de carrière, puis entre 50 et 70 K 10 ans plus tard.
Un marché de l’emploi toujours aussi tendu dans les Hauts-de-France
Dans les Hauts-de-France, le marché de l’emploi se révèle toujours aussi tendu qu’en 2023. Les entreprises peinent à recruter de la main d’œuvre et des profils techniques qualifiés. Selon Fed Construction, elles font souvent face à des candidats avec un faible niveau de formation et qui ont le choix entre plusieurs entreprises, ce qui accroît la concurrence. Et cette tendance devrait perdurer durant le second semestre.
Parmi les profils les plus recherchés : les chargés d’études de prix, les chefs de projets tous corps d’état, ou encore les conducteurs de travaux voiries et réseaux divers (VRD).
En termes de rémunération, un conducteur de travaux gagne entre 34 et 38 K en début de carrière, puis entre 45 et 60 K avec 10 années d’expérience. Pour un chef de projets en bureau d’études techniques, le salaire à l’embauche est de 34 à 42 K, puis de 48 à 60 K après 10 ans.
Ralentissement et prudence en Auvergne-Rhône-Alpes
En Auvergne-Rhône-Alpes, les entreprises se montrent plus prudentes, et tentent davantage de garder leur effectif existant. Toutefois, il pourrait y avoir un regain d’activité si les taux d’intérêts immobiliers étaient amenés à baisser encore d’ici la fin de l’année. Les entreprises qui recrutent actuellement cherchent notamment des conducteurs de travaux et des économistes de la construction.
Sans surprise, les salaires à l’embauche sont moins élevés qu’en Île-de-France ou dans les Hauts-de-France, avec 30 à 35 K pour un conducteur de travaux débutant (40 à 50 K après 10 ans), et 32 à 37 K pour un chef de projets en bureaux d’études techniques (43 à 58 K pour les profils confirmés).
Moins d’offres d’emploi et plus d’exigence en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Enfin, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, même tendance qu’en Auvergne-Rhône-Alpes, avec « des entreprises qui réduisent considérablement leurs offres d’emploi et se montrent plus exigeantes lors de la sélection des candidats », selon Fed Construction. Avec les incertitudes liées à la conjoncture actuelle, les processus de recrutement s’allongent.
Toutefois, les entreprises cherchent toujours certains profils tels que des ingénieurs en bureau d’étude spécialisé (structure, CVC, électricité), des conducteurs de travaux, ou des techniciens de maintenance.
Les salaires, eux, se situent un peu au-dessus de ceux pratiqués en AuRA mais légèrement en-dessous de ceux pratiqués dans les Hauts-de-France, avec 34 et 35 K pour un conducteur de travaux en début de carrière (à partir de 43 K après 10 ans), et 34 à 42 K pour un chef de projets en bureau d’études techniques (48 à 60 K pour les plus expérimentés).
Claire Lemonnier
Photo de une : Pexels