Panneaux solaires : une charte des bonnes pratiques contre les arnaques
C’est face à ce constat que l’Ademe propose aujourd’hui de mettre en place une charte des bonnes pratiques contre les arnaques ; une démarche qui serait déployée en collaboration avec les organismes de crédit à la consommation.
L’objectif serait d’éviter « les financements qui peuvent apparaître parfois comme fantaisistes », a expliqué Arnaud Leroy, président de l’Ademe, à l’occasion de l’université d’été du solaire. Via la charte, le fait que l'installateur possède l'agrément national RGE pourrait devenir un critère, voire conditionner l'octroi d'un crédit.
« Je vais prendre langue avec l'ensemble des (établissements) de crédit à la consommation dans les prochaines semaines pour essayer d'éviter les mauvais exemples », a-t-il indiqué appelant « tout le monde à la vigilance sur l’éco-délinquance liée à l’installation ».
"L'#autoconsommation#photovoltaïque soulève beaucoup d'attentes pour notre avenir #énergétique. Notre rôle est de bien conseiller les porteurs de projet, de garantir les bonnes pratiques et de lutter contre les éco-délinquants" rappelle @ar_leroy à l'Université d'été du @lecesepic.twitter.com/oxUrM0V9vE
— ADEME (@ademe) 5 septembre 2018
Développer l’autoconsommation
En évitant les arnaques, l’Ademe souhaite aussi donner un coup de pouce à l’autoconsommation. « Il existe une réelle appétence des Français pour l’autoconsommation : 63% sont intéressés pour produire et consommer leur électricité », a précisé M. Leroy.L'an dernier, la France comptait 28.000 installations d'autoconsommation, a indiqué le président d'Enerplan, Daniel Bour. Et selon Christian Buchel, directeur clients et territoires du gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis, sur les 10.000 nouvelles installations solaires raccordées au réseau au premier semestre 2018, 80% étaient des projets d'autoconsommation.
Mais « si demain vous avez une installation d'autoconsommation vendue et installée à un prix prohibitif à quelqu'un qui n'en a pas besoin et que ça fait la Une de tel ou tel magazine de défense des consommateurs ou de tel ou tel reportage sur telle ou telle chaîne (de télévision), je crois qu'on aura là un élément de difficulté supplémentaire pour promouvoir l'autoconsommation », a défendu le président de l'Ademe.
Les malfaçons et autres arnaques ne sont pas l’unique frein au déploiement de l’autoconsommation. Les professionnels critiquent un développement trop lent du fait d’un cadre réglementaire contraignant, notamment en matière de fiscalité et d’autorisations. « On prend du retard et cela a des conséquences » sur la capacité de la France à faire émerger une industrie des services associés, a regretté M. Bour, qui s’est dit « désabusé ».
Il a par ailleurs rappelé que le dernier appel d’offres dédié, qui prévoyait d'attribuer 50 mégawatts de nouvelles capacités, a finalement été validé pour 2 mégawatts seulement.
R.C (Avec AFP)
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