Opération Démoclès : un an pour favoriser le recyclage des déchets du bâtiment...
Rendez-vous a été pris. Dans un an, les acteurs de « Démoclès » présenteront leurs conclusions. Lancé ce mercredi à l'initiative de huit organismes, entreprises et administrations*, ce projet se présente « comme une démarche collaborative intégrant l'ensemble de la chaîne des acteurs du bâtiment concernés par la gestion des déchets du second œuvre lors de chantiers de démolition ou de réhabilitation. »
En effet, si l’Union européenne a fixé pour objectif d'atteindre 70% de taux de recyclage des déchets du BTP à l’horizon 2020, à ce jour, seuls 50% des 38 millions de tonnes annuelles sont concernés. S'agissant des 10 millions de tonnes de déchets du second œuvre, ce chiffre s’effondre à 30%.
Quels freins au recyclage des déchets du BTP ?
Poids des habitudes, difficulté d'organisation sur les chantiers, manque de concertation des différents acteurs... lors d'une table ronde organisée a l'occasion du lancement du projet, plusieurs freins au recyclage des déchets du second œuvre ont été énumérés par les participants. « En France, on a été câblés pour faire du neuf donc quand il s'agit de rénover, c'est un peu le monde de l'improvisation », a par exemple estimé Bruno Barlet, directeur France du Groupe Legrand, « il faut casser cette habitude .»
Julien Leray, responsable R&D de GTM Bâtiment (Groupe Vinci) a pour sa part pointé le fait que « les petits flux deviennent minoritaires et ne soient pas traités » tandis que Georges Valin, sous-directeur à la direction de la Construction de la ville de Lyon a regretté que « malgré les efforts de certaines personnes qui organisent des tris sur les chantiers, à la fin de la journée tout se retrouve souvent dans la même benne.»
« Demain, le déchet sera une ressource »
Quid du coût de la valorisation des déchets de chantier. Si pour quelques uns, comme Caroline Lestournelle, présidente de la commission environnement de l’AIMCC « le frein économique est bien présent », d'autres rappellent que « la matière première produite est moins coûteuse que la matière première de carrière ». C'est l'avis de Gilles Nantet, vice-président du SRBTP qui ajoute que « demain, le déchet sera une ressource. C'est ce qu'il faut prendre en compte ».
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Pour concilier les contraintes de tous les acteurs en vue d'atteindre les objectifs réglementaires du recyclage, Démoclès s’appuiera sur dix chantiers test menés en Ile-de-France et en Rhône-Alpes et les travaux de quatre groupes de travail intégrant des acteurs de terrain directement concernés par la dépose sélective, la valorisation, la formation et la maîtrise d’ouvrage. Ces derniers se sont notamment fixés pour mission de définir un cadre commun et fiable de dépose sélective des éléments de sedond œuvre pour une mise en filière de recyclage apropriée, à un cout maitrisé.
Coordonné par Recylum, éco-organisme spécialisé dans la valorisation des lampes et tubes usagés, et soutenu par l’Ademe, les ministères de l’Ecologie et de l’Economie, le projet Démoclès s’inscrit dans la directive européenne du 19 novembre 2008 et de la transition énergétique, ainsi que l’une des feuilles de route de la Nouvelle France Industrielle.
A. LG
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*AIMCC (Association des Industries de Matériaux, Produits, Composants et Equipements pour la Construction), Recylum, SNED (Syndicat National des Entreprises de Démolition), AMF (Association des Maires de France), SNED (Syndicat National des Entreprises de Démolition), CNLRQ (Comité National de Liaison des Régies de Quartier), SRBTP (Syndicat de Recycleurs du BTP), FIEEC (Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication), UNTEC (Union Nationale des Economistes de la Construction)