Nicolas Sarkozy veut simplifier les normes et nettoyer le code de construction
Les « brebis galeuses »
Très à l'aise devant son auditoire, un parterre de chefs d'entreprises du bâtiment, Nicolas Sarkozy a affirmé vouloir « laisser les salariés et chefs d'entreprises discuter salaires, emploi, aménagement du temps de travail, carnets de commandes » en étant prêt à aller « jusqu'à ce que l'accord de l'entreprise soit plus fort que la loi et plus fort que le contrat individuel » traitant l'ancien actionnaire principal de la Fonderie du Poitou Aluminium, qui avait proposé une baisse de 25% des salaires à ses employés pour conserver l'entreprise, de « brebis galeuses ». Pour le président-candidat, ce sont des prédateurs au comportement inadmissible. « Je suis du côté de ceux qui ont refusé. C'est pas des méthodes. Où est l'humanité, où est l'humanisme, où est le respect, la communauté entrepreneuriale, où est la richesse de l'entreprise qui est la richesse des hommes ? C'est très minoritaire, c'est vrai, mais ça fait mal », a-t-il ajouté.
Le « caillou dans la chaussure »
Nicolas Sarkozy a réaffirmé ne pas vouloir continuer comme cela avec 40 milliards d'euros par an de financements publics pour le logement. « Cela ne fait qu'entretenir une bulle. Il faut se désintoxiquer de la niche fiscale et des financements publics », a affirmé le candidat UMP. Il a reconnu que la forte augmentation des loyers et des prix de l'immobilier était un "caillou dans sa chaussure" pour son mandat de président de la République. Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Didier Ridoret a estimé pour cela qu'il faut trouver un nouveau modèle de financement pour arriver à construire 500 000 nouveaux logements neufs par an en France.
La règle du « 1 pour 2 »
Le Scellier a joué dans la crise pour le président de la république qui a souligné que la France était le seul pays où pendant une crise immobilière les prix ne baissent pas. Pour inverser la spirale inflationniste, Nicolas Sarkozy prévoit notamment d'inverser la taxation sur les plus-values des terrains à bâtir qui favorise actuellement les propriétaires qui gardent le plus longtemps leurs terrains. Une proposition qui convient au président de la FFB. La proposition de Nicolas Sarkozy de « simplifier les normes et de nettoyer le code de la construction », en supprimant deux anciennes normes pour une nouvelle, a été également bien accueillie même si les entrepreneurs du bâtiment savent la difficulté de faire passer cette idée dans les faits.
Le régime « d'auto-entrepreneurs »
Mais les dirigeants de la FFB n'ont pas entendu la promesse espérée d'une exclusion du secteur du bâtiment du régime de l'auto-entrepartenariat qu'ils réclament depuis plusieurs années. « Les auto-entrepreneurs nous font une concurrence déloyale », car ils payent peu de charges sociales et pas de TVA, a affirmé M. Ridoret. Sur les 800 000 auto-entrepreneurs déclarés en France, 120 000 le sont au titre du bâtiment dont près de la moitié, selon M. Ridoret, ne déclarent pas de chiffre d'affaires, ce qui peut supposer qu'un certain nombre d'entre eux continue de travailler "au noir". Enfin M. Ridoret a plaidé pour le maintien de la TVA à taux réduit (7%) pour les travaux de rénovation-amélioration, qui représentent près de la moitié du chiffre d'affaires total du secteur, un sujet que M. Sarkozy n'a pas abordé.
Bruno Poulard