Mise aux normes et rénovation, des leviers de croissance pour la construction
Les entreprises du secteur de la construction sont confrontées à une baisse de leur rentabilité. Si la rentabilité des grands groupes européens et américains reste supérieure à celle des groupes asiatiques, elle s’érode néanmoins année après année. Les groupes européens ont vu leur rentabilité reculer de 1,4 point en deux ans. Celle des entreprises françaises est attendue en baisse en 2012 à 3,4% du chiffre d’affaires. « Le tissu français du BTP, composé d’une majorité de petites entreprises, est fragile. Confrontées à une stagnation de l’activité, à des tensions sur les prix et au coût élevé des matières premières, certaines entreprises n’ont pas la solidité financière qui leur permettrait de résister. En conséquence, la sinistralité, déjà très haute en 2011, va continuer d’augmenter en 2012. Nous prévoyons en France 15 000 défaillances d’entreprises dans le secteur cette année » conclut Didier Moizo, conseiller sectoriel du groupe Euler Hermes.
Dynamisme des pays émergentsToutefois, malgré un environnement peu favorable, en 2012, l’indice d’activité du secteur de la construction (en volume) est attendu en hausse de 2% au niveau mondial, grâce au dynamisme des pays émergents (Chine +8,9% ; Inde +6,7% ; Brésil +6,6%). La montée en puissance des marchés des pays émergents, où les besoins d’infrastructures, d’équipements et de logements restent immenses, apparaît comme le principal moteur de croissance du secteur de la construction. A titre d’exemple, le déficit de logements est estimé à 24 millions en Inde. Il est de 10 millions de logement au Brésil où une grande part de l’habitat urbain est à reconstruire. « Beaucoup moins endettés que les pays développés, ces États ont les moyens de financer de grands projets d’infrastructures et de soutenir massivement la construction de logements, rendue indispensable par une urbanisation accélérée » explique Ludovic Subran.
Des relais significatifs de croissanceAu-delà de la dynamique des pays émergents, le secteur de la construction peut trouver des relais significatifs de croissance. Il s’agit d’une part de l’application des normes environnementales visant à réduire les émissions de CO2 et à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments; ce marché représente un potentiel de 550 milliards de dollars, sachant que le surcoût d’un bâtiment HQE est de 15%. Un deuxième relais réside dans la rénovation du parc existant. 80% des bâtiments ne sont pas aux normes environnementales et le parc de certains pays est très dégradé (75% des bâtiments existants en Russie et 40% en Pologne). Euler Hermes constate que la construction de locaux commerciaux et administratifs redémarre en Europe de l’ouest (+ 7% au premier trimestre 2012). Ses événements exogènes contribuent aussi à stimuler la construction, tels que la coupe du monde de football 2014 et les jeux olympiques 2016 au Brésil, ou les jeux olympiques d’hiver 2014 en Russie.
B.P