ConnexionS'abonner
Fermer

MATERIOPRO pour en finir avec les gaspillages de fin de chantier

Publié le 17 avril 2018

Partager : 

Que faire des invendus et des surplus de chantier, parfois conséquents ? Un entrepreneur du bâtiment, s’est penché sur cette question qui le taraudait depuis des années. Et il a pris le taureau par les cornes pour régler le problème. Il a lancé mi-avril un site et une application qui vont permettre de vendre en ligne les matériaux inemployés de fin de chantier.
MATERIOPRO pour en finir avec les gaspillages de fin de chantier - Batiweb
Patrick Torcol, patron d’une entreprise de peinture et de revêtement de sol depuis 35 ans, faisait le constat que trop de matériaux lui restaient sur les bras à la fin des chantiers. À chaque fois, il partait du principe que ces matériaux pourraient être réemployés sur de futurs chantiers. Mais au bout de quelque temps, il les retrouvait empoussiérés et inemployés au fond du hangar de l’entreprise. Et il fallait les détruire, avec des coûts supplémentaires à la clef.
 
Donner une seconde vie au produit
Au moment de passer la main à son fils, il a eu l’idée de donner une seconde vie à ces reliquats de chantier … et de démarrer une seconde vie professionnelle.
Fort de ses années d’expérience de chef d’entreprise du bâtiment, il s’est donc lancé dans la création d’une nouvelle société, avec l’ambition de participer au grand mouvement de la réduction du gaspillage.
« Stocker et payer pour détruire des matériaux de chantier n’est pas éco-responsable, nous dit-il, il vaut mieux donner une seconde vie au produit. » 
L’idée s’appuie sur le développement de l’économie collaborative et vise à améliorer la gestion de l’entreprise. Revendre ses surplus de chantier contribue à la réduction des frais de stockage, des coûts de destruction et peut ainsi générer de la trésorerie plutôt que des immobilisations qui se déprécient totalement et qui finissent trop souvent enfouies dans une décharge.
 
Partant du constat que 90% des entreprises du bâtiment ont des invendus et que le montant moyen de ceux-ci est de plus de 4 000 €, selon une enquête menée par le site, il a eu l’idée de lancer une place de marché digitale, une « marketplace » qui permettrait à chaque entreprise de mettre en vente ses invendus et participer ainsi à la lutte contre le gaspillage.

 
Comment ça marche ?
Pour que cela puisse fonctionner, la solution proposée se devait d’être simple et rapide à mettre en œuvre.
Il a donc développé, avec l'aide de Jean-Baptiste Rault et l'équipe de l'Agence digitale Passerelle, une application qui permet de proposer rapidement un stock d’un produit donné, en décrivant les caractéristiques du produit, le volume disponible et le prix de mise en vente, comparé au prix d’achat initial. Après la phase d’inscription au site, il faut, selon lui, moins de 5 minutes pour mettre un produit en vente.
 
Les étapes à suivre pour les vendeurs sont les suivantes :
-  téléchargement de la photo à l’aide d’un outil de cadrage intégré, à partir d’un simple smartphone
-  indication du volume de la surface ou du nombre de produits disponibles, 
-  annonce du nouveau prix HT et du prix initial d’achat pour une totale transparence, en pratiquant en moyenne une remise de 30 à 70 %,
- possibilité́ de positionner le produit en tête de liste grâce à un système de « booster » qui s’acquiert à chaque parrainage d’un ami ou tous les trente produits mis en ligne. 
 
Les acheteurspeuvent commander tout aussi rapidement :
- Recherche grâce à une sélection par filtres, selon la marque, le type de matériau ou encore le lieu de vente, 
- Affichage des produits par géolocalisation afin de favoriser les échanges de proximité́, 
- Négociation possible du prix, si le vendeur a sélectionné́ ce service lors de la mise en vente, 
- Ajout au panier et paiement par carte bancaire,
- Possibilité de créer une alerte afin d’être informé en temps réel via notification de la disponibilité d’un produit recherché.
 
Sécuriser le processus
Le système mis en place se devait d’être le plus sécurisé et le plus fiable possible.
Pour pouvoir utiliser la plateforme MATERIOPRO, il faut être inscrit au site, sous la forme d’un abonnement payant d’un montant de 192 € HT/an ou de 20 € par mois pour ceux qui veulent essayer sans s’engager trop.
Tous les produits mis en ligne sont vérifiés par l’équipe de MATERIORPO. La plateforme a édicté une charte qui doit impérativement être respectée :
- Matériaux neufs jamais utilisés,
- Pas de MDD (marque de distributeur)
- Description technique complète des produits et prix attractifs.
Les coordonnées bancaires ont été vérifiées à l’inscription.
 
Une fois la commande validée, la mise à disposition des matériaux est réalisée de deux façons, soit pas enlèvement direct au dépôt du vendeur, soit par livraison. La plateforme met en place un service de livraison avec des transporteurs partenaires.
Une fois le paiement en ligne effectué et la livraison réalisée, le montant de la vente est viré automatiquement sur le compte bancaire du vendeur.
 
Le site se rémunère en prenant une commission de 5% sur le montant de chaque vente, outre l’abonnement mensuel ou annuel.
 
Un développement rapide qui vise les Pros
Les produits acceptés à la mise en vente conviendront aux principaux corps de métier du bâtiment :
-  aménagement extérieur, 
-  charpente, structure et étanchéité́, couverture, 
-  électricité́, courant fort et faible et automatismes,
-  génie climatique, plomberie et sanitaire, 
-  maçonnerie et gros œuvre, revêtements de façades,  
-  menuiseries extérieures et intérieures, 
-  métallerie, miroiterie, 
-  peinture, plâtrerie et faux plafonds, 
-  revêtements de sols et murs 

 
La plateforme mise sur un développement rapide, crucial pour qu’acheteurs et vendeurs viennent le plus souvent possible proposer et acheter des produits, dans tous les métiers et sur toute la France, afin que l'offre soit attractive.
 
Conscients du caractère novateur du projet, séduits par la proximité professionnelle avec le créateur et soucieux des problématiques d’éco-construction sous-jacentes, plusieurs organisations professionnelles du bâtiment soutiennent le projet.
 
D’autres développements sont prévus, notamment pour ouvrir le marché aux particuliers, mais nous aurons l’occasion d’y revenir, vu l’intérêt du projet.
 
Régis Bourdot

Images copyright MATERIOPRO





Patrick Torcol, fondateur de la startup MATERIOPRO

EnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrer

Sur le même sujet

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.