Marché des volets : une année 2019 « contrastée »
Depuis 2016, le marché des volets est en légère croissance, et depuis 2013, le marché se porte bien, globalement stable. En moyenne, 5,5 millions à 6 millions de volets sont installés chaque année, en 2019, le marché reste stable et les installations de volets sont sur la tranche haute des 6 millions.
Cette stabilité est plutôt de bon augure au vu de la situation des chantiers. TBC Innovation relève ainsi que « même si la pose des volets arrive en décalage de 6 à 12 mois après le démarrage des chantiers, le ralentissement de la construction de logements neufs impacte le marché des volets en résidentiel ».
Ce ralentissement des mises en chantier a en effet débuté dès 2018. Ces dernières diminuent de façon constante selon Sit@del2, et en décembre 2019, les mises en chantier reculaient de 1,8 % à 120 600 maisons en construction. La construction de maisons et d’immeubles a un rapport étroit avec l’installation de volets, impactant leur marché. Alors que les mises en chantier de maisons individuelles diminuent, la croissance des maisons groupées s’accélère à +3,6 %, soit 42 900 maisons. Une hausse permettant de combler la diminution des mises en chantier des maisons individuelles et de stabiliser l’installation de volets. Du côté des logements collectifs, les mises en chantier diminuaient également en 2019 (-1,3 %).
La rénovation occulte t-elle le marché du volet ?
Larénovation est un des points sur lequel appuie le gouvernement pour la relance des secteurs post-covid (notamment la rénovation énergétique). Mais depuis l’arrêt du CITE (Crédit d’impôt sur la transition énergétique) sur les volets à la fin de l’année 2018, l’installation de nouveaux volets dans les bâtiments est compromise. « Selon les professionnels du secteur, la demande de changement ou d’installation de volets sur le premier semestre 2019 a été plus atone, elle a repris des couleurs sur le second semestre ».
La disparition de cette aide pourrait affecter les ventes et les installations de volets, une situation contrebalancée par le record de transaction immobilière dans l’ancien. En 2019, 1 059 millions de ventes ont été réalisées dans l’ancien, c’est 100 000 transactions supplémentaires comparé à l’année 2018. Selon TBC Innovation, ces achats dans les logements moins récents sont « vecteurs de travaux de réaménagement », dont l’installation, la réparation ou la motorisation de volets. Sur l’année, selon les professionnels du secteur, la rénovation de volets reste positive.
Volets 2.0
La technologie représente une part importante de notre quotidien, les objets de la maison sont désormais tous connectés, reliés à la technologie. Le volet roulant est donc en pôle position des ventes, il représente 74 % du marché en 2019. Ainsi ce sont plus de 4,4 millions de volets roulants qui ont été installés cette même année, soit 58 % des volets posés en 2019.
En comparaison, les volets battants ou coulissants ne représentes que 22 % du marché. Les fabricants font des efforts sur le choix des matériaux et l’esthétisme de ces volets et séduisent toutefois de plus en plus les maîtres d’ouvrage et de particuliers, mais le confort et les fonctionnalités apportées par les volets roulants électriques sont le plus souvent plébiscité.
Mais les volets 2.0 ne sont pas seulement motorisés ! De plus en plus sont connectés à des logiciels de smart home, du pilotage à distance des appareils connectés du domicile. 41 % des installateurs de volets ont déclaré avoir installé en 2019 des systèmes connectés de pilotage à distance. Ce type d’installation ne cesse de gagner du terrain, en 2017, 71 % des installateurs déclaraient ne pas installer ce type de volets, aujourd’hui, il ne sont plus que 59 %.
Scénario 2020 : quelle hypothèse post-Covid-19 ?
La crise liée au coronavirus est un « choc » pour la filière du bâtiment. Les consultants de TBC tentent d’évaluer la situation et les impacts de la crise sanitaire sur le secteur des volets en se positionnant sur les indicateurs déjà connus des professionnels du BTP : la reprise des chantiers.
Selon le réseau des CERC, les chantiers reprennent, mi-mai, 72 % des chantiers retrouvaient un peu de vie et le phénomène s’accélère depuis quelques semaines. Cependant, avec les mesures barrière, la production sur ces mêmes chantiers n’est pas à 100 % et les difficultés s’accumulent, notamment ceux de l’approvisionnement. Cela engendre donc du retard, un retard cumulé avec l’arrêt des chantiers pendant la période de confinement. Si les chantiers prennent du retard, la pose de matériels -ici des volets- est elle aussi impactée.
De plus les fabricants de produits sont aussi affectés, et ne retrouvent pas leur situation d’avant crise, pour manque de matière première et de difficultés de production. La production de volets pourrait alors être limitée et prendre du retard, se cumulant là aussi avec les retards sur la construction des logements. De plus, le marché de la rénovation, même si le gouvernement et les professionnels y misent tous leurs espoirs, pourrait ne pas aussi bien re-démarré que prévu. Les ventes de maisons ou d’appartements neufs pourraient eux aussi reculer car la crise déclenchée par le coronavirus impacte le pouvoir d’achat des Français. En revanche, les ménages français ont économisé et placé de l’argent pendant cette période de confinement. Les consultants de TBC envisagent ce signe comme un vecteur de travaux de rénovation en 2020. Ces estimations ne pourront être confirmées qu’en début d’année 2021, les problèmes liés au virus pourraient également s’installer pendant plusieurs années, d’autant plus si le vaccin tant attendu tardait à arriver.
J.B
Photo de une ©Adobe Sock