Lumivec, ou comment FCBA réinvente la fenêtre en bois en verre extérieur collé
« La fenêtre bois éclaire l’avenir » : voilà le slogan de FCBA pour le nouveau concept qu’elle a développé, Lumivec. Il s’agit d’une fenêtre en bois dont le vitrage est directement collé sur le châssis. Séduit par le jury du salon Batimat 2014, ce procédé innovant créé à partir d’un matériau traditionnel, le bois, a été mis en œuvre dans un projet pilote, en partenariat avec l’entreprise Ginger CEBTP (basé dans les Yvelines) et le Syndicat Français des Joints et Façades (SFJF). Suite à l’appel à manifestation d’intérêt lancé au niveau national courant 2018, FCBA crée « LumiVec le Club ». Ce regroupement de fabricants et concepteurs de menuiserie permettra de « transmettre cette technologie dans leurs entreprises ».
Du bois local et du liège
L’institut technologique FCBA est parti d’un constat : « bien que répandue pour les murs rideaux, la technique du VEC [vitrage extérieur collé, N.D.L.R.] n’est aujourd’hui pas utilisée en fenêtre, quel qu’en soit le matériau ». Le concept Lumivec a été élaboré dans une optique respectueuse de l’environnement en utilisant des essences de bois locales (et non exotiques) telles que le chêne pour la partie extérieure et le pin pour l’intérieur de la fenêtre. A cela est associé du liège naturel comme isolant au niveau du dormant et une lasure de finition en phase aqueuse. Le vitrage est directement collé sur le châssis de la fenêtre et ne nécessite pas de profilé bois supplémentaire ; il en résulte un système moins gourmand en bois, plus léger et offrant une plus large entrée de soleil.
Performances et technologie
FCBA a travaillé avec des entreprises partenaires pour développer « un produit de collage VEC compatible pour l’usage requis sur support bois revêtu d’une lasure ». Le procédé a subi des tests au vent, à l’air et l’eau avant d’être utilisé dans un projet pilote de l’entreprise Ginger CEBTP. Avec un double vitrage standard, Lumivec est compatible pour la RT 2012 avec un coefficient thermique Uw de 1,1 W/m²K (Sw 0,46 et TLw 0,58), et passe à 0,8 W/m²K (Sw 0,37 et TLw 0,52) en triple vitrage. Le clair de vitrage est 15% plus grand que pour une fenêtre de la même dimension.
Lumivec est équipé d’une puce électronique RFID IK biotag à identification sans contact pour « une traçabilité de la fenêtre pendant toute sa durée de vie », explique FCBA. Cette puce pourra aussi permettre « de fournir les informations pour optimiser sur le plan environnemental sa phase d’entretien (informations sur la finition appliquée initialement pour choisir le type de finition à appliquer en phase d’entretien) et sa fin de vie (informations sur les produits utilisés pour déterminer une filière de revalorisation possible) ».
Un club LumiVec pour se former
L’appel à manifestation d’intérêt national, lancé courant 2018, a permis de rassembler une trentaine de fabricants de fenêtres bois et mixte bois – aluminium (TPE, PME et industriels) pour une journée d’information en février à Bordeaux. La création de LumiVec le Club leur permettra de « recevoir de l’information privilégiée sur la technologie de vitrage collé sur châssis bois, délivrée par un groupe d’experts (fabricants de mastic, SFJF, CEBTP, FCBA…), leur permettant à terme le transfert de la technologie dans leur entreprise », rapporte l’institut technologique.
Deux journées techniques sont d’ores et déjà programmées en novembre 2019 puis en mars 2020 sur les sujets suivants : transfert des connaissances techniques des différents partenaires, mise en place du système qualité autour de trois thèmes (certification du mastic de collage, permis de coller avec l’atelier de collage et homologation de la fenêtre) et positionnement marché de produits similaires.
FCBA rappelle que « tous les fabricants et concepteurs français de menuiseries extérieures ainsi que les entreprises concernées par la thématique du collage peuvent intégrer LumiVec le Club ».
L. C.
Photo de Une : ©FCBA