La montée des risques d’attentats aura eu raison des apparences. Devant l’augmentation continuelle des attaques terroristes en Europe, la mairie de Paris avait décidé d’entourer la Tour Eiffel ainsi que son parvis, de grilles et d’une paroi de verre anti-balles. Le projet, annoncé en mars, verra bien le jour, malgré les très nombreuses critiques. Il devrait s’achever en mai 2018.

Cette opération, qui était présentée devant la presse par Jean-François Martins, adjoint au tourisme de la maire de Paris Anne Hidalgo, et le président de la SETE (Société d'exploitation de la tour Eiffel), Bernard Gaudillère, sera soumis au vote du Conseil de Paris en septembre.

La construction s’étalera sur la période 2017-2032, la plupart des travaux de la ville devant être terminés avant 2024 dans le cas où Paris serait désignée pour héberger les Jeux Olympiques. Le projet est doté de 300 millions d’euros, dont la bonne moitié est consacrée à l’entretien permanent de la Tour Eiffel, classée aux monuments historiques et à l’UNESCO.

Le financement de ce projet s’accompagnera, malheureusement pour les visiteurs, d’une augmentation des tarifs d’entrée. Actuellement de 17 euros (un prix qui est, rappelle la SETE, « inférieur à la moyenne des monuments de ce type »), les billets passeront à 25 euros. Les tarifs spéciaux, eux, ne devraient pas changer.

Un plan en plusieurs axes

La Tour Eiffel, qui, avec une présence policière permanente et un dispositif de contrôle, est déjà relativement bien protégée, verra sa sécurité renforcée par des murs de verre et de métal plus esthétiques.

L’accès au monument, qui comprendra plusieurs points de contrôle, se fera par les jardins rénovés, et le périmètre des caméras de surveillance sera dramatiquement élargi.

Afin d’améliorer la qualité de la visite (dont l’insouciance sera sévèrement impactée par ce dispositif de caméras, de murs et de policiers), 80% de billets horodatés seront vendus d'ici à 2020 sur Internet (23% aujourd'hui), réduisant drastiquement les files d'attente. Une initiative bienvenue, surtout en été.

La réflexion sur un projet de bâtiment d'accueil se poursuit également pour une réalisation entre 2021 et 2023. « A ce stade, aucun projet en sous-sol, avec galerie commerciale, n'a été retenu », a indiqué Jean-François Martins, qui préfère rester prudent, sachant que le moindre chantier pourrait déclencher une polémique.

Seront également lancées l'amélioration de la signalisation à partir des trois stations de métro environnantes ainsi que des visites numériques ou de grands chantiers d'entretien et maintenance (peinture, lumière) entre 2019 et 2030.

Pour renforcer sa dimension iconique, la tour Eiffel sera davantage associée aux grands événements parisiens, comme la fête de la musique, la nuit blanche et la candidature aux Jeux Olympiques, afin de continuer de mettre en avant le symbole éternel de la capitale.

F.T (avec AFP)
Photo de une : ©SETE