L’emploi repart à la hausse dans les secteurs liés à la construction (étude)
L’entreprise a ainsi dévoilé ce mercredi 17 la 8ème édition de son étude de rémunération nationale, réalisée en partenariat avec RegionsJob. Et l’optimisme est de mise, à travers ce document !
En effet, tous secteurs confondus, 71% des employeurs prévoient de recruter en 2018, avec une large préférence pour les CDD ou l’intérim. Ce second statut n’en reste pas moins très attractif pour les candidats, qui considèrent, dans 72% des cas, que le travail temporaire est un bon tremplin vers une embauche définitive.
À raison, puisque « 3 employeurs sur 4 ont proposé un contrat à au moins une personne ayant effectué une mission dans leur entreprise cette année », d’après l’étude. De quoi laisser songeurs les chercheurs d’emploi dans le BTP, qui n’hésite pas à faire appel aux intérimaires pour remplir ses rangs.
Pénurie de candidats dans le BTP, les salaires revus à la hausse
Justement, dans le secteur de la construction, Hays est formel : « la reprise annoncée en 2016 s’est confirmée en 2017 et devrait se poursuivre en 2018 ». Une tendance qui entraîne, toujours d’après le cabinet, une « réévaluation salariale » qui rend « difficile de maintenir une cohésion et des niveaux de rémunération raisonnables ».La société constate ainsi que « la partie fixe du salaire des jeunes diplômés à l’embauche a déjà été réévaluée par plusieurs majors de la construction ». Néanmoins, une grande différence subsiste entre les salaires pratiqués en Île-de-France et dans les autres régions : -15% (en faveur du territoire francilien) pour les grilles de rémunération des entreprises générales, -11% pour la maîtrise d’œuvre, -13% pour les travaux publics-génie civil, et -11% pour les VRD (voirie et réseaux divers).
Hays ajoute par ailleurs que la pénurie de candidats devrait nécessairement pousser les entreprises du BTP à revoir leur politique de recrutement. « Le seul levier de la rémunération ne suffira plus à attirer les talents », prévient le cabinet. « Il deviendra nécessaire de mettre en place des process de recrutement rapides et d’accepter d’intégrer des profils issus d’autres horizons ».
L’architecture se tourne vers des profils BIM
Même chose pour le secteur de l’architecture, qui, s’il « se porte mieux », « connaît actuellement un bouleversement à travers de nouvelles façons de concevoir un projet ». Une révolution qui implique nécessairement des recherches de profils différents des années précédentes.Le passage au BIM, notamment, pousse les recruteurs à se tourner davantage vers de jeunes talents, déjà formés par leurs écoles, ou des professionnels expérimentés. Le problème : ces candidats se font rares et se montrent donc plus exigeants. Sans surprise, les CDI et les postes les mieux rémunérés sont les plus privilégiés.
Selon Hays, le poste d’Assistant chef de projets de 3 à 6 ans d’expérience est très recherché par les recruteurs (avec un salaire moyen de 34 à 38 k€/an en région parisienne). Les BIM Managers ont également la cote, avec une rémunération maximale (pour plus de 8 ans d’expérience) de 75 k€/an en Île-de-France.
« 2018 sera l’année de la mobilité », estime David Beaurepaire, responsable développement et stratégie pour RegionsJob. « Face à des salariés motivés par des postes plus intéressants et mieux rémunérés, les entreprises ont une vraie chance d’attirer de nouveaux talents en mettant en place un cadre de travail motivant et en jouant sur le levier de la rémunération. »
Reste à savoir si la totalité des recruteurs, y compris les TPE/PME, seront en mesure de suivre le mouvement.
F.C
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