En matière de recyclage du cuivre, le secteur du bâtiment montre le bon exemple. Le « métal rouge » est en effet préconisé pour ses atouts en termes de résistance, malléabilité et conductivité thermique. Les nouvelles exigences environnementales du secteur "boostent" un peu plus la demande, d'autant que ce matériau est « recyclable à l’infini sans aucune altération de ses propriétés ni perte de performance », selon l'Institut Européen du Cuivre (IEC), qui commente le dernier rapport annuel de l’International Copper Study Group (ICSG). « Aujourd’hui, les produits en cuivre utilisés dans le secteur du bâtiment contiennent en moyenne 70% de cuivre recyclé », précise Olivier Tissot, directeur du Centre d’Information du Cuivre (Cicla). Canalisation, chauffage (planchers chauffants), climatisation, solaire thermique, éléments de toiture... peuvent même être produits à 100 % à partir de cuivre recyclé.

Forte demande asiatique

Au niveau mondial, l’utilisation du cuivre en 2009 a stagné par rapport à 2008, avec 23 millions de tonnes, dont 7,8 millions issues du recyclage. Le cuivre recyclé a ainsi couvert 33,7 % des besoins en 2009, contre 35,3% en 2008, du fait notamment de la forte demande asiatique, nous apprend le rapport de l'ICSG. Par contre en Europe (Russie incluse), cette part a augmenté avec plus de 2,2 millions de tonnes recyclées en 2009, soit 45,7 % des besoins contre 42,2 % l’année précédente. « L’industrie européenne du cuivre a été sévèrement touchée par la crise économique. Sur la période 2008-2009, la demande totale a chuté de 23 %, induisant des pressions sur les marchés et encourageant les acteurs à maximiser le recours au recyclage pour contenir les coûts de production », constate l'IEC. En effet, conclut M. Tissot, « le recyclage renforce la sécurité d’approvisionnement de l’Europe en cuivre, qui constitue l’un des matériaux clés de nos sociétés contemporaines ».

Laurent Perrin