Le gaz renouvelable, une filière qui progresse doucement mais sûrement
Un bilan positif qui peine cependant à dissimuler une autre réalité. En effet, selon le Panorama du Gaz Renouvelable 2016 récemment édité par GRDF, GRTgaz, le SER, le SPEGNN et TIGF, « la production de gaz renouvelable ne représente que 0,05% de la consommation française alors que la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe à 10% la consommation de gaz renouvelable à l’horizon 2030 ».
Des pistes de développement à exploiter
Autant dire que cette source d’énergie est encore très largement sous-exploitée ! Pour y remédier, le rapport propose plusieurs mesures, dont l’ « instauration d’un tarif d’achat du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel », qui permettrait à un producteur de vendre à tarif fixe durant 15 ans.Autre piste de réflexion : la mise en place de garanties d’origine, grâce auxquelles il serait possible d’assurer la traçabilité du biométhane. Le Panorama suggère également de faire évoluer le « mécanisme de compensation associé aux tarifs d’achat », qui vise à « dédommager les fournisseurs pour les charges engendrées par l’achat de biométhane ».
Une filière aux nombreux avantages
Au-delà de ces préconisations, le rapport rappelle également que le marché du gaz renouvelable est particulièrement demandeur de nouvelle main d’œuvre, pouvant créer « 2 000 à 3 000 emplois directs non délocalisables à l’horizon 2020 ». 10 000 postes pourraient également être créés pour assurer le développement, et même 5 000 de plus pour les activités liées à l’exploitation et la maintenance.Par ailleurs, la filière d’injection de gaz renouvelable est un excellent levier de réduction des émissions de CO2. « En se basant sur les projets identifiés à ce jour, le potentiel d’injection de biométhane à horizon 2020 est de l’ordre de 3 000 GWh/an, ce qui permettra d’économiser 560 000 tonnes de gaz à effet de serre . Soit l’équivalent de la consommation de près de 250 000 logements ou 13 000 bus », explique le Syndicat des énergies renouvelables (SER).
« La loi de transition énergétique pour la croissance verte fixe à 10% la consommation de gaz renouvelable à l’horizon 2030 », rappelle Jean-Louis Bal, président de l’organisme. « Néanmoins, pour tenir l’objectif 2030, les professionnels attendent encore des mécanismes de soutien adaptés à la spécificité de cette source d’énergie ». Des propos qui font étrangement écho à ceux de la Fédération nationale des travaux publics.
F.C
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