L’artisanat du bâtiment entrevoit enfin une éclaircie
L’artisanat du bâtiment entre dans une période de transition économique. La stabilisation du volume d’activité du secteur au dernier trimestre 2010 met un terme à huit trimestres de baisse ininterrompue, même s’il est encore précaire indique la Capeb. Cet optimisme est porté par l’amélioration des carnets de commande, notamment en rénovation énergétique. Ainsi, pour tourner définitivement la page de la crise, la Confédération appelle le gouvernement à ne pas relâcher ses efforts pour soutenir une fiscalité verte d’éco-relance.
« Nous abordons cette année avec un optimisme retrouvé et comptons sur le gouvernement pour soutenir la croissance d’un secteur qui représente 380 000 entreprises. Le maintien définitif de la TVA à 5,5 %, le déploiement d’une fiscalité verte attractive et la modification du régime de l’auto-entrepreneur sont les conditions nécessaires pour garantir une reprise pérenne » déclare Patrick Liébus, Président de la CAPEB.
Le moteur « rénovation énergétique »
Pour 2011, le marché du neuf pourrait redémarrer avec une hausse de l’activité de +3,5 % en volume contre +1 % pour l’entretien-amélioration annonce la Capeb. Les travaux d’amélioration énergétique devraient constituer l’un des principaux relais de croissance. Tout au long de l’année 2010, le rythme de croissance de ces travaux s’est en effet accéléré d’un point par trimestre pour atteindre une hausse de +2,5 % au dernier trimestre. Cette dynamique devrait se poursuivre en 2011.
Pour le Président de la CAPEB « le levier de croissance est à chercher du côté des travaux d’amélioration de la performance énergétique qui représentent actuellement plus de 15 % des travaux de rénovation réalisés par les artisans du bâtiment » ajoutant que « la balle est dans le camp des Pouvoirs Publics qui peuvent décider de continuer à nous accompagner ou non dans ce grand chantier ».
Deux grandes incertitudes persistent
Au niveau de l’emploi, le bilan annuel de la Capeb annonce une perte de 15 000 emplois. Même si la légère embellie du marché permet d’enrayer la dégradation. Malgré une baisse de -1 % au 3e trimestre 2010, le secteur du bâtiment regagne 1900 emplois par rapport au trimestre précédent et compte désormais 1 432 300 salariés. « Aucune reprise forte de l’activité n’est à envisager sans redémarrage de la consommation et sans le maintien d’une TVA à 5,5 %. Il faudra certainement attendre 2012 pour que le secteur du bâtiment reparte sur des bases solides » annonce Patrick Liébus.
En effet, dans l’immédiat et pour 2011, les entreprises artisanales vont poursuivre leurs efforts de formation entrepris l’année écoulée. « Pour le 1er semestre, 6 % envisagent des embauches de salariés qualifiés et 91 % déclarent maintenir leurs effectifs actuels », conclut Patrick Liébus. Mais cette reprise se fera dans un contexte extrêmement fragile. Car deux grandes incertitudes persistent : la confiance des ménages et l’attitude des pouvoirs publics.
B.P