« La réalité virtuelle est une extension du BIM » selon E. Di Giacomo
Alors qu’Autodesk est à l’origine d’une maquette de 54 hectares en réalité virtuelle pour le concours grand site Tour Eiffel, Emmanuel Di Giacomo, responsable du développement des écosystèmes BIM pour Autodesk, revient sur le potentiel de la réalité virtuelle pour le bâtiment, les infrastructures ou encore les ascenseurs.
Il rappelle dans un premier temps que le BIM et la réalité virtuelle sont avant toutun moyen de collaborer de manière plus efficace. « Dans le terme Building Information Modeling, la partie « Information » est particulièrement importante puisqu’elle permet d’accéder à toutes les données », souligne-t-il.
La RV, une expérience immersive qui facilite la visualisation
« La réalité virtuelle est une sous-branche du BIM. On va prendre la maquette BIM et on va la compiler pour pouvoir s’immerger à l’intérieur, voir comment vont être les espaces et faire comprendre aux équipes techniques comment elles vont devoir construire le bâtiment. La réalité virtuelle, c’est quelque part une extension du BIM, tout comme la réalité augmentée ou la réalité mixte », explique le spécialiste.
Selon lui, la RV permet une meilleure communication, que ce soit entre le maître d’ouvrage et ses clients, ou entre les équipes techniques, grâce à l’expérience immersive et la visualisation : « Ce qui est intéressant avec la réalité virtuelle, c’est qu’on peut se mettre dans n’importe quelle situation, que ce soit dans la peau d’un adulte, d’une personne handicapée ou d’un enfant, et se balader dans l’espace pour voir ce que cela donne en se mettant à la place de cette personne ».
Utile à toutes les phases, de la conception à la maintenance
Pour illustrer son intérêt en phase de conception, Emmanuel Di Giacomo cite une collaboration d’Autodesk avec l’entreprise Nord Consult : « Ils ont modélisé une voie ferrée pour simuler le passage d’un train dans le tunnel qu’ils sont en train de creuser ». « On n’a plus besoin d’être dans un train réel pour le piloter. Cela permet par ailleurs de former par anticipation les futurs conducteurs de trains », note-t-il.
Il évoque aussi l’exemple d’un ouvrier dans une usine de murs préfabriqués, qui peut mettre des lunettes pour placer des traverses sur les panneaux et activer la réalité virtuelle pour voir où il doit positionner un élément.
En phase de maintenance, la RV permet de voir derrière les murs, par exemple pour comprendre l’origine d’une fuite, ou avant de creuser, pour éviter de toucher une canalisation. Elle sert ainsi à identifier la source d’un problème et à le résoudre plus rapidement et – même à distance – par exemple pour réparer un ascenseur en panne : « Grâce à la réalité virtuelle et augmentée, un spécialiste peut guider à distance un opérateur qui voit s’afficher dans ses lunettes toutes les opérations qu’il doit exécuter ». « La RV permet un gain de temps », conclut l’expert.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : ©Adobe Stock