Même si le groupe LafargeHolcim n’a pas encore communiqué officiellement, afin d’en donner la primeur aux instances du personnel, la fermeture du siège parisien de Lafarge semble bel et bien actée. Cela met un terme à la fiction du mariage entre égaux, qui avait été mis en avant par Bruno Lafont, P.D.G. de Lafarge au moment de la vente à Holcim une contrevérité de plus, dont les conséquences vont probablement entraîner la perte de plusieurs dizaines d’emplois.
Lafarge est englué depuis un moment dans l’affaire de la cimenterie syrienne de Jalabiya, où le groupe et les dirigeants de l’époque sont soupçonnés d’avoir financé des groupes terroristes dont DAECH. Les équipes opérationnelles en France, berceau historique et premier marché de Lafarge, sont obligées de porter le poids de ces accusations, même si ceux qui ont pris les décisions, au plus haut niveau du groupe, ne font plus partie de la société.
Comme si cela ne suffisait pas, l’agence Reuter et le journal Le Monde viennent de diffuser une information qui met fin au bobard de la « fusion entre égaux », qui avait été clamée sur tous les toits au moment du rachat de Lafarge par la société suisse Holcim.
Le siège parisien de Lafarge-Holcim, situé rue des Belles Feuilles dans le 16eà Paris, faisait double emploi avec celui de Holcim depuis le rachat, et les centres décisionnaires effectifs se trouvaient en Suisse. Par ailleurs, les résultats médiocres de 2017, une perte de 1,5 milliard d’euros, ont dû accélérer la prise de décision. Lors de la présentation des résultats annuels du groupe, Jan Jenish, le nouveau patron suisse s’était publiquement interrogé sur la pertinence du maintien de deux sièges.
Ce sont 200 à 300 emplois qui sont concernés par cette décision. Cela devrait être annoncé très rapidement aux représentants du personnel, mais il est certain que cela constitue un choc important pour toutes celles et tous ceux qui se battent au quotidien pour développer l’entreprise et les produits innovants qu’elle porte, dans un contexte de marché qui a été difficile depuis 2008.
Le Monde ajoute que le nouveau siège pourrait être transféré vers Holderbank, là où la première cimenterie Holcim été née en 1912, mais aussi vers le canton de Zoug. Or celui-ci est réputé comme étant un paradis fiscal, au sein même de la Confédération helvétique. Tout un symbole …
R.B.
avec Le Monde et Reuter