En 2021, le secteur des matériaux de construction était marqué par une reprise après la pandémie. Mais début 2022, cette embellie a pris fin, notamment avec le début de la guerre en Ukraine, les pénuries et hausses de prix des matériaux.

Après un léger rebond en mai, l’activité des matériaux est restée « en retrait » en juillet selon l’Unicem, avec un repli plus marqué pour les granulats que pour le béton prêt à l’emploi (BPE).

Pour les granulats, la production diminue de 1,6 % par rapport au mois de juin. Sur les trois derniers mois connus, elle s’inscrit même en baisse de 8,3 % par rapport au trimestre précédent. Bilan : sur un an, la production de granulats enregistre -3,3 %, et -2,8 % sur douze mois glissants.

Côté BPE, la production baisse de 1 % par rapport à juin, et de 2,6 % par rapport au trimestre précédent. Sur un an, elle diminue de 2,4 %, et de 2,9 % sur douze mois glissants.

L'évolution de la production de granulats et de BPE. Source : Unicem

L’indicateur matériaux de l’Unicem enregistre quant à lui un repli de 5,2 % au deuxième trimestre. Tous les matériaux seraient concernés, sauf les briques et les tuiles, portées par le dynamisme dans la maison individuelle neuve.

Dans sa conjoncture plus générale, l’Unicem note que l’activité des professionnels du bâtiment reste bien orientée, avec des carnets de commandes remplis. Ces derniers atteignent en effet 10,3 mois, soit un record. Mais le syndicat constate que les difficultés de recrutement se poursuivent.

Dans le détail, les mises en vente sont en baisse de 3,8 % ces trois derniers mois par rapport à un an plus tôt, ce qui contraste avec le dynamisme des permis de construire, lié à l’entrée en vigueur de la RE2020. À fin juillet, le nombre de permis de construire s’inscrit ainsi en hausse de 11,8 % sur un an.

Des incertitudes pour les mois à venir

Principale ombre au tableau : les ventes de maisons neuves, en baisse de 27,3 % au premier semestre 2022 par rapport à un an plus tôt. Et l’horizon ne semble pas prêt de s’éclaircir avec la remontée des taux qui se profile, et l’inflation qui rogne le pouvoir d’achat et l’épargne des ménages. Le ciel est plus dégagé côté non résidentiel. Sur les trois derniers mois, les permis de construire de locaux ont augmenté de 8,6 %, et les mises en chantier de 7,8 % par rapport à un an plus tôt.

Côté travaux publics, le volume de travaux réalisés sur le premier semestre est en chute de 9 %, et « l’atonie » des prises de commande risque de se poursuivre.

Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock