Justine, carreleuse-mosaïste : « En tant que femme, on doit faire un peu plus ses preuves »
Après un CAP Petite Enfance et un premier poste dans la sidérurgie, Justine a un déclic en refaisant sa salle de bains elle-même : elle veut s'essayer au métier de carreleur-mosaïste. Elle parvient à trouver un stage en entreprise, puis est gardée en CDI en septembre 2021.
En tant que seule femme dans l'entreprise, entourée de six hommes, elle reconnaît qu'il a fallu « se faire sa place », mais elle estime qu'elle est désormais « bien intégrée » : « Au début, ça n'est pas évident parce qu'il faut se faire sa place. Je suis arrivée dans une équipe de six hommes assez soudés. En tant que femme, on doit faire un peu plus ses preuves, montrer qu'on est capable », détaille-t-elle.
Des préjugés pas toujours négatifs
Côté clients, les préjugés auxquels elle a jusqu'ici été confrontée sont plus positifs que négatifs : « Ils se disent qu'une femme c'est minutieux, ils demandent des conseils en décoration etc. ».
La satisfaction du client est d'ailleurs sa première motivation. « Le fait de participer à l'esthétique d'un lieu, et de voir que les clients sont contents », précise Justine. « On participe à l'esthétique de leur maison, mais aussi à leur bien-être », estime-t-elle.
Elle affirme que c'est un métier dont on ne se lasse pas « car on pose rarement les mêmes carreaux ». Elle concède en revanche que c'est une profession physique, car il faut porter des carreaux assez lourds : « Le poids moyen est de 25 kilos, donc il faut déjà être capable de les porter ».
À celles qui hésiteraient à se lancer dans les métiers du bâtiment, l'ambassadrice de la campagne « La Construction. Demain s'invente avec nous » assure que c'est accessible et qu'il y a du travail pour tout le monde : « J'aimerais dire aux jeunes femmes que c'est possible, de ne pas avoir peur des a priori ou des jugements. Il faut foncer parce que finalement tout le monde a sa place », conclut-elle.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Justine Drouet