Cependant, le communiqué précise que Hervé Gastinel a accepté de conserver ses fonctions pendant la période de transition afin d’assurer, dans les meilleures conditions, la continuité des opérations courantes et stratégiques. Batiweb a tenté de joindre les dirigeants de Terreal, sans succès pour le moment.

Les représentants du personnel de Terreal ont réagi et qualifié l'éviction d'Hervé Gastinel de sidérante du point de vue industriel, selon un communiqué du Comité central d'entreprise. Ils dénoncent une attitude « irresponsable, irrespectueuse des hommes » et en appelle au gouvernement, prévenant que chacun des 16 sites du groupe en France va entrer dans l'action pour sauver Terreal . « Pour les salariés de Terreal, le remplacement de Monsieur Hervé Gastinel à la direction de Terreal constitue un non-sens de gestion qui déboucherait inévitablement sur une casse industrielle et une casse sociale», protestent-ils.

Une autre source précise que cette décision a été prise par Gilles Auffret, Président du Conseil d’administration de Terreal Holding. Une décision qui « choque les salariés du groupe qui en appellent à la mobilisation générale de tous».

Le spécialiste de l'enveloppe du bâtiment a connu une restructuration de sa dette en 2013. Déjà actionnaires depuis 2009 à hauteur de 49%, les créanciers menés par la banque ING et les fonds Park Square Capital et Goldman Sachs, contrôle 100% du groupe. L’accord marquait la sortie du capital de LBO France, qui avait racheté le groupe à Saint-Gobain en 2003, au prix d’un endettement massif (860 M€).

De 2000 à 2003, Hérvé Gastinel a créé Terreal par la fusion de plusieurs sociétés familiales et régionales au sein du groupe Saint-Gobain. Puis, de 2003 à 2007, après la cession à des fonds d’investissement, il a développé l’entreprise à l’international et fortement augmenté ses performances. De 2008 à 2013, il a su restructurer Terreal et redresser ses résultats. Au cours des deux derniers exercices les résultats ont été supérieurs aux objectifs qui avaient été fixés malgré une conjoncture difficile.

Bruno Poulard