Dans les coulisses de l’usine de Pladur, spécialiste du plâtre espagnol et outsider en France
Chevauchant parfois un vélo pour traverser rapidement la surface du centre de production, ils sont chargés de l’entretien des bruyantes machines (qui tournent 24h/24) et du contrôle qualité (toutes les demi-heures) des produits sortant des chaînes de montage, qui serpentent sur plusieurs centaines de mètres. L’unique centre de production de l’entreprise produit près de 480 tonnes de plaques de plâtre par jour, soit 55 millions de m2.
Traitement et fonte du gypse (transporté par camion des mines situées à seulement quelques kilomètres), fabrication de la plaque de plâtre, séchage, découpage, cuisson, puis transformation de cette dernière en fonction des commandes (Pladur propose une dizaine de plaques décoratives ou acoustiques) : le tout se fait en moins d’une heure, majoritairement dû au temps de cuisson dans le four, long de 118 mètres. Le système inclut même un recyclage des déchets, réintégrés ensuite dans la chaîne de production, pour ne rien perdre.
Le complexe abrite par ailleurs une usine de production de plâtre en poudre, autre spécialité du groupe. C’est ici que les autres produits de l’entreprise (enduits, accessoires, barres métalliques) sont créés, avec les matériaux issus de partenariats. Ainsi, l’acier est fourni par Arcelormital. Puis les produits finis sont acheminés en camion ou par bateau.
Soucieux de conserver sa place de leader de la péninsule ibérique, dans un marché aux innombrables acteurs, Pladur dispose également son centre de formation. Abritant le centre de recherche du groupe, le bâtiment d’un blanc immaculé est destiné à la transmission du savoir de Pladur et au développement de ce dernier. Ainsi, 2 à 5% du budget est consacré à la R&D.
Des ambitions claires
Un choix qui peut étonner de prime abord. Si le marché du plâtre est le premier en Espagne, il est très petit en France. Il est de plus dominé par de grands groupes, comme Siniat, Knauff ou Placo, de vrais mastodontes au chiffre d’affaires des dizaines de fois plus élevé que celui de Pladur.
« Je pense qu’il y a de l’espace pour un quatrième producteur », affirme Enrique Ramirez, directeur général du groupe. « La France est un des 5 plus grands marchés du monde et le premier d’Europe en termes de capacité de volume et de gamme de produits. Les réglementations sont aussi très contraignantes. C’est un défi qui nous permettra d’avoir une meilleure capacité. Si on peut s’implanter en France, on peut aller n’importe où »,explique-t-il.
Aujourd’hui, Pladur compte obtenir 5 à 10% du marché dans les 3 à 5 ans. Ses atouts ? Son approche commerciale réfléchie, avec de nombreux partenariats (CAPEB, SMIP, UMPI et UNTEC) et sa maîtrise du plâtre, avec de nouveaux produits prévus pour cet été.
« Nous avons fait plus d’essais en France ces 5 dernières années que les 40 dernières en Espagne », confie Gerald Gietzen, marketing manager au sein du groupe. « On s’est donné les moyens de nos ambitions ». Un pari qui ne sera pas facile à tenir. En attendant l'été pour voir comment Pladur compte s'y prendre ...
Photo de Une : ©FT/Légende : chaîne de montage de l'usine de Pladur située à Valdemoro