Conjoncture immobilier : le BBC joue sur le neuf, l'ancien se redresse
Pour les notaires de France, « le redressement du marché immobilier ancien est réel, alors que l’évolution des prix était très faible fin 2009, voir négative pour les maisons, le premier trimestre 2010 avait enregistré une hausse, confirmée au second trimestre au plan national ». Sur le marché des appartements, sur trois mois les prix progressent de 2,2 % au plan national et de 1,9 % en province, et sur un an de 6,3 % en national et de 4,3 % en province, cet écart étant du à la très forte progression de l’Île-de-France (8,6 %) et surtout de Paris (9,8 %). Certains départements profitent de cette embellie comme les Vosges (14,5 %), le Gard (11,7 %) et la Charente Maritime (10,4 %) indique la note de conjoncture. A noter que le marché immobilier de l’Ile-de-France représente environ 30 % des ventes dans l’ancien.
Prix moyen appartements anciens | Prix moyen maisons anciennes |
Pour les maisons, le marché est toujours à la baisse dans la Lozère, les Landes, les deux Sèvres, la Meuse, l’Allier et le Cher avec des évolutions négatives de prix sur 1 an de – 4 à – 13 %. Inversement les départements de la Gironde, la Drôme, la Loire Atlantique, la Marne et la Seine Maritime connaissent des augmentations de prix à deux chiffres. La reprise ne semble pas profiter à tous, les départements ruraux ayant beaucoup de difficultés à retrouver le marché d’avant crise. Selon les notaires, « il n’y a pas de raison en l’état actuel des paramètres de considérer que sur début 2011 cette tendance s’inverse : en effet les taux d’intérêts devrait rester bas continuent à solvabiliser les acquéreurs ».
Le volume des ventes du neuf en collectif au deuxième trimestre 2010 continue d’augmenter par rapport au deuxième trimestre 2009 de 5,7 %. Quant au prix du mètre carré, il a augmenté sur un an à juin dernier de 5,4 % soit un prix moyen de 3 556 € (source de la Fédération des Promoteurs Constructeurs). Le volume des ventes des maisons individuelles au deuxième trimestre 2010 augmente très significativement par rapport au deuxième trimestre 2009 à raison de 23,3 %. Le prix du m² des maisons individuelles au deuxième trimestre 2010 a baissé sur un an de 4,2 % soit un prix moyen de 237 300 €.
Prix des logements neufs | Evolution des prix de vente |
Selon les notaires, « la perspective de la réduction de certains avantages fiscaux à compter du 1er janvier 2011 est, sans aucun doute, la cause de la montée en flèche du nombre de ventes en l’état futur d’achèvement d’ici à la fin de l’année ». En effet, la baisse de l’avantage fiscal (loi Scellier) pour les immeubles qui ne répondent pas aux critères BBC (Bâtiment Basse Consommation) sera considérable, passant de 25 % à 13,5 % tandis que pour les immeubles BBC, le taux de réduction passera de 25 % à 22,5 % en 2011 (taux en attente de validation par le PLF 2011).
Mais ce phénomène d’ébullition ne concernera pas les petites agglomérations. Car « les investisseurs boudent les marchés locaux qui n’offrent pas de perspectives prometteuses dans la durée » indique la note. Sur les huit premiers mois de l’année 2010 on accuse un déficit de logement, en collectif commencés de 6 % par rapport aux huit premiers mois de l’année 2009. L’année 2011 devrait donc être un moins bon cru, « ce qui semble avoir été anticipé par les Promoteurs » selon les notaires.
Bruno Poulard