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Chutes de hauteur : « ça n’arrive pas qu’aux autres » (OPPBTP)

Publié le 15 mai 2024

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Avec 26 décès en 2022, les chutes de hauteur demeurent l'un des principaux risques pour les travailleurs du BTP. Dans ce contexte, l’OPPBTP a souhaité donner une nouvelle impulsion à la mobilisation autour de ce risque, en lançant une nouvelle campagne de sensibilisation et de communication, en collaboration avec la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et la Direction générale du travail.
Chutes de hauteur : « ça n’arrive pas qu’aux autres » (OPPBTP) - Batiweb

Malgré les efforts déployés depuis des années par des organismes tels que l'OPPBTP, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), la Direction générale du travail et d'autres acteurs du domaine de la construction, les chutes de hauteur demeurent l’un des principaux risques auxquels sont exposés les professionnels du secteur.

 

26 décès en 2022

 

La campagne « Travaux en hauteur, pas droit à l’erreur », lancée en 2014 par l’OPPBTP, a été un premier pas important dans la sensibilisation et la prévention de ce risque majeur. Pour rappel, « les chutes de hauteur sont la première cause d’accident mortel dans le secteur du BTP, hors malaise et risques routier », souligne Manuel Martin, directeur technique de l’OPPBTP, lors d'une conférence de presse. 

En effet, les chiffres parlent d'eux-mêmes : les chutes de hauteur représentent un accident mortel sur cinq dans le BTP, avec des conséquences particulièrement graves pour les métiers de la charpente-couverture et de la maçonnerie-gros œuvre. Selon la sécurité sociale, 24 décès ont été décompté en 2021 et 26 en 2022.

Les arrêts de travail qui en résultent sont plus longs que la moyenne, ce qui peut mettre en péril la santé des travailleurs et la stabilité économique des entreprises. Les chutes de hauteur représentent « 20 % des accidents du travail, et 34 % des dépenses d’activités de travail, soit 370 millions d’euros par an », précise Anne Thiebeauld, directrice de la branche accidents du travail et maladies professionnelles de la Cnam.

 

95 % des travailleurs ont conscience d’exercer un métier dangereux

 

10 ans plus tard, l’OPPBTP a décidé de donner une nouvelle impulsion à cette cause, en lançant une nouvelle campagne de sensibilisation intitulée Les chutes de hauteur, « Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres ». L’objectif : susciter une prise de conscience collective. Cette initiative, soutenue notamment par le Ministère du Travail et la Cnam, cherche à démontrer « qu'il est toujours possible de travailler en hauteur et en toute sécurité ».

Cette dernière a révélé des disparités alarmantes entre la perception du risque et sa gestion sur le terrain. Alors que la plupart des travailleurs reconnaissent le caractère dangereux de leur métier (95 %), près de 75 % des chefs d'entreprise et 62 % des compagnons indiquent avoir déjà été témoins d'un accident de chute de hauteur.

De même, « de nombreux chefs d'entreprise et compagnons semblent encore ignorer les situations à risques sur les chantiers », déplore Paul Duphil. Une contradiction entre la conscience du danger et les comportements sur le terrain qui souligne l'importance d'une sensibilisation renforcée.

 

Une sensibilisation renforcée

 

Pour inverser cette tendance, l'OPPBTP mise sur une approche humaine, notamment à travers un court-métrage de 7 minutes, qui met en lumière les nombreuses conséquences d’une chute de hauteur, qu’elles soient humaines, administratives ou financières.

« Mais la sensibilisation ne suffit pas », déclare Paul Duphil, qui indique que la campagne s'articule autour de divers événements et actions de sensibilisation à travers toute la France. Des réunions d'information, des webinaires et des rencontres sur le terrain seront organisés dans chaque région, avec pour objectif de réunir près de 6 000 participants.

En parallèle, des affiches rappelant les bonnes pratiques de sécurité, et des supports numériques seront accessibles sur le site dédié chutesdehauteur.fr. « Il faut que les échafaudages sur les chantiers deviennent une évidence, et l’inverse, un interdit », insiste-t-il, mais pour cela, « il reste encore beaucoup à faire ».

En se concentrant sur le facteur humain, l’organisme espère inspirer un changement durable dans les mentalités et les pratiques du secteur. Parce que, comme le rappelle Paul Duphil, « ça n’arrive pas qu’aux autres ».

 

Marie Gérald

Photo de Une : AdobeStock

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