BTP : malgré la crise, les besoins en recrutements s'inscrivent en hausse
Comme de nombreux secteurs, la construction a fortement été touchée par le premier confinement en mars, avec un arrêt brutal des chantiers, puis une lente reprise. Cette reprise s'est faite avec de nouvelles mesures de sécurité sanitaire (masques, gel hydroalcoolique, désinfection, distanciation physique...), ralentissant la productivité et induisant des surcoûts de production.
Depuis le début de la crise, l'incertitude concernant l'avenir économique impacte les commandes, qu'elles soient publiques ou privées. L'inquiétude des professionnels de la construction porte également sur la baisse des permis de construire et de la production de logements neufs. De fait, si les objectifs sont fixés à 500 000 logements neufs construits par an, ils seront cette année loins d'être atteints.
Une enquête Hays, menée en septembre 2020 et publiée le 19 novembre, montre que le secteur du BTP a toutefois de beaux jours devant lui, que ce soit en termes d'activité, de recrutements et de rémunérations.
Malgré la crise, le secteur reste en effet l'un des moteurs de l'économie française en croissance, représentant 11 % du PIB et 2 millions d'emplois.
Le plan de relance devrait augmenter les besoins en recrutements
Les mesures récemment annoncées dans le cadre du plan de relance, avec une enveloppe de près de 7 milliards d'euros fléchée vers la rénovation énergétique des bâtiments, doit permettre un regain d'activité et une hausse des recrutements. Selon Hays, 150 000 personnes devraient ainsi être embauchées d'ici 2023.
Le spécialiste observe notamment une hausse des besoins en recrutements de conducteurs de travaux, chefs de chantier, ou encore coordonnateurs travaux et SPS.
Parmi les qualités les plus recherchés pour ce type de postes : la flexibilité, la résistance au stress et l'engagement.
Les rémunérations restent globalement stables, bien que l'augmentation des besoins influent positivement sur l'augmentation des salaires. Il faut dire que les entreprises peinent parfois à recruter, et qu'elles doivent s'aligner sur les salaires demandés pour conserver leur attractivité : « On observe aujourd’hui une recrudescence des besoins sur certains types de postes, qui conduit, de fait, à une revalorisation salariale », note Cécily Bretel, business manager BTP chez Hays.
Pour les conducteurs de travaux, la rémunération est notamment en hausse dans les travaux publics, avec 33 K en début de carrière en Île-de-France, et jusqu'à 60 K après 8 ans d'expérience.
Salaire annuel moyen dans les travaux publics en Île-de-France selon l'ancienneté.
Source : étude Hays novembre 2020
Même hausse des salaires chez les coordonnateurs SPS, qui débutent autour de 35 K, ainsi que chez les chefs de chantier en entreprises générales.
Salaire annuel moyen en entreprise générale et maîtrise d'oeuvre en IDF selon l'ancienneté.
Source : étude Hays novembre 2020
Toutefois, si le recrutement devrait reprendre des couleurs en 2021, l'année se clôt par un bilan plutôt inquiétant, avec une baisse historique de -30 à -40 % sur l'année 2020, témoignant du passage de la crise. Au total, entre 170 000 et 200 000 recrutements auraient été lancés cette année, dont 40 000 attendus sur la seule fin d'année.
En ce dernier trimestre 2020, le BTP arrive en effet en tête des secteurs qui recrutent le plus. Il représente ainsi 8 % des offres d'emploi publiées ces 8 dernières semaines. Alors, à vos candidatures !
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock