Bouygues Bâtiment Île-de-France retenu pour la rénovation de la Gare du Nord
Une partie du chantier de la très controversée rénovation de la Gare du Nord à Paris devrait être attribuée à Bouygues Bâtiment Île-de-France, a-t-on appris ce dimanche.
« Au terme d'un appel d'offres, nous avons retenu Bouygues Bâtiment Île-de-France comme attributaire pressenti des travaux de rénovation qui représentent 600 millions sur les 900 millions du projet au total pour StatioNord, en y incluant l'aménagement des abords de la gare, les frais financiers, les taxes etc. », a en effet annoncé Aude Landy-Berkowtiz, présidente de StatioNord, société d'économie mixte regroupant la SNCF et la foncière Nhood, dans une interview accordée aux Echos.
« StatioNord souhaite s'appuyer sur un major de la construction, une entreprise expérimentée habituée des grandes opérations, reconnue pour la tenue exemplaire de ses chantiers », a précisé dans un communiqué Mme Landy-Berkowtiz pour expliquer le choix de Bouygues Bâtiment à l'issue d'une « consultation exigeante, menée pendant plus d'un an ».
L'aboutissement d'une controverse
Après plus d'un an de polémiques concernant l'aspect commercial de cette rénovation, le permis de construire avait été autorisé par le préfet d'Île-de-France en juillet 2020, puis finalement validé par la ville de Paris après une révision partielle du projet en novembre dernier.
La Mairie de Paris reprochait au projet initial son aspect exagérément commercial, jugé pénalisant pour les trajets quotidiens des passagers en risquant de rallonger les parcours. La dernière version revue et validée comprenait finalement 15 % de surfaces commerciales en moins, et plus de places de parking pour les vélos, soit 6 000 places environ.
Toujours du point de vue environnemental et du confort des usagers, le projet comprendra également plus d'un hectare d'espaces verts en toiture.
450 emplois induits pour la phase de chantier
Pour rappel, la gare du Nord, « plus grande gare d'Europe », comptabilisait 700 000 passagers par jour en 2018. Un nombre qui devrait augmenter à 900 000 d'ici à 2030.
Les travaux en site occupé, qui doivent débuter en juin et durer quatre ans, devraient générer 450 emplois. L'objectif du chantier est de reconfigurer le terminal Eurostar d'ici la Coupe du monde de Rugby en 2023, et de livrer les espaces utiles aux voyageurs d'ici les Jeux Olympiques de 2024.
« Afin de favoriser l'emploi et combattre l'exclusion, le maître d'ouvrage a décidé d'intégrer dans ses différents marchés une clause obligatoire d'insertion par l'activité économique. Ainsi, l'entreprise devra réaliser une action d'insertion qui permette l'accès ou le retour à l'emploi de personnes rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles particulières », précise le communiqué de presse.
Une fois le chantier terminé, le projet devrait ensuite induire la création de 1 800 nouveaux emplois permanents pour les diverses activités, hors SNCF. StatioNord exploitera les différents espaces commerciaux jusqu'en 2065.
Claire Lemonnier
Photo de une : Valode et Pistre / StatioNord