Haute de plus de 80 mètres, l'ancienne tour EDF (qui abritait le siège régional de l'entreprise jusqu’en 2013) domine encore le quartier d'affaires de la Part-Dieu, à Lyon. Construite en 1975, elle contient, comme nombre de bâtiments de son époque, une forte quantité d’amiante qui en a fait une candidate idéale à la rénovation.

Silex 2, encore au stade de la conception et bientôt en chantier, vise justement à réhabiliter le bâtiment. Un chantier qui passe par une transformation en profondeur de la tour, avec l’ajout d’un nouveau gratte-ciel de 130 mètres pour 26 étages. A gérer donc, le socle en béton de quinze mètres de haut sur lequel est posée la tour, la tour elle-même ainsi que l’extension.

Changer les habitudes

Pour mener à bien ce projet, les équipes mobilisées se sont appuyées sur les technologies BIM afin de concevoir les plans de Silex 2 via la maquette numérique. L’avantage, pour l'architecte Gonçalo Ducla Soares, d'Arte Charpentier, d’un gain de temps colossal. Une communication en direct, à distance et en permanence entre les différents BET, a également permis de superposer rapidement les plans (sol, faux plafonds, murs, fluides, etc.) et de coordonner les actions, avec plus de précision.

Aujourd’hui, grâce à de nombreuses vidéos, le bâtiment est déjà ''visitable'' (numériquement parlant) et le chantier prêt à être lancé, pour une livraison prévue en 2018.


Si les BIM ont permis d'apporter rapidement des réponses au défi architectural posé par le projet, l'outil numérique a posé des problèmes nouveaux aux professionnels concernés. Entre autre, la maîtrise des logiciels, nombreux et pas forcément faciles d’accès, demande une formation (parfois longue et couteuse) que n’ont pas forcément tous les collaborateurs.

Un « investissement financier et personnel » nécessaire, selon Gonçalo Ducla Soares, qui a appelé à convaincre ceux qui, en France, sont encore réticents au BIM, et de soutenir celles et ceux qui désirent se former. « Pour pousser quelqu’un à changer ses habitudes, il faut lui donner envie, et non le forcer », conclut-il.

François Tassain
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