Avec +17 % de CA en 2021, Sika semble résister à la crise
« On s'attendait à ce que 2021 soit une année difficile et elle s'est avérée très réussie pour Sika », introduitThomas Hasler, président-directeur général de Sika. Il faut dire que face aux confinements répétés dus à la pandémie, l’activité du spécialiste de solutions pour le collage, l'étanchéité, l’insonorisation, le renforcement et la protection pour le secteur de la construction et de l’automobile aurait dû prendre un coup.
Pourtant, le fabricant enregistre l’année dernière un chiffre d’affaires de 9,24 milliards de CHF, soit une augmentation de 17,3 % toujours dans la même devise, et de 17,1 % en monnaies locales. « L'effet de change s'est élevé à 0,2 %. L'effet d'acquisition a été de 2 % et la croissance organique s'est élevée à 15,1 %. Par rapport à la même période en 2019, le gain organique a été de 11,9 % », détaille l’entreprise.
Déploiement à l’international toujours en cours
Si Sika observe de tels résultats en 2021, ce n’est pas par magie, mais plutôt par stratégie. Stratégie d’acquisitions d’abord, avec en premier lieu l’accord signé en novembre 2021 avec MBCC Group (ex-BASF Construction Chemicals), qui devrait se clôturer au second semestre 2022. Représentant un CA de 2,9 milliards de francs suisses (environ 1,9 milliard d’euros), le fournisseur de produits chimiques de construction est un plus pour son acquéreur.
À travers le rachat de MBCC Group, Sika cherche à s’épanouir dans un marché à 80 milliards de francs suisses d'ici 2023, soit environ 76,5 milliards d’euros, d’après ses estimations. Et ce en élargissant son offre de produits dans quatre sur ses cinq technologies de base et sept sur ses huit marchés cibles, tout en renforçant son implantation géographique.
Et la liste s’allonge de sept autres acquisitions dans trois secteurs : d’abord dans les mortiers avec le russe Kreps LCC et le brésilien KBR Massa, le collage avec le mexicain Bexel, l’américain DriTac et le japonais Hamatite, ainsi que l’étanchéité avec l’américain Hydrotech et le chinois Landun.
Sika poursuit également en 2021 une stratégie d’implantation à l’étranger, avec la création d’une nouvelle filiale au Ghana, et de deux sites de production à Jiaxing City (Chine) et Pune (Inde). Des projets d’extension de sites de production de Stockholm (Suède) et à Doha (Qatar) ont été en plus lancés.
Un large périmètre géographique où le fabricant exerce en 2021 une croissance à deux chiffres. Pour preuve, dans la région Europe, Moyen-Orient, Afrique, les ventes en monnaies locales augmentent de 16,1 %, donc 12,3 points de plus que l’année 2020, portées notamment les activités de distribution et de réparation et les plateformes de commerce électronique.
Pareil dans la région Asie/Pacifique, où le chiffre d’affaires de Sika progresse de 19,4 % (année précédente : 12,6 %). Toutefois la croissance semble disparate d’un pays à un autre, entre la Chine qui se démarque dans les infrastructures et la distribution, et le Japon, où l’investissement dans la construction reste modéré.
Il n’empêche que globalement, Sika s’attend à une progression du chiffre d’affaires en monnaies locales d’ici à 2023, de l’ordre à 6 à 8 %. En ce qui concerne l’année fiscale 2021, le fabricant espère une marge d’exploitation élevée, entre 15 et 18 %. D’autant que la marque prévoit « des projets dans les domaines des opérations, de la logistique, de l'approvisionnement et de la formulation des produits devraient permettre une amélioration annuelle des coûts d'exploitation équivalente à 0,5 % du chiffre d’affaires ».
Virginie Kroun
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