Quelles perceptions les Français ont-ils de la sobriété foncière ?
La sobriété foncière est un concept qui gagne en importance dans les débats sur l’aménagement du territoire. En témoignent les futures Assises Nationales de la Sobriété Foncière, organisé par l’Ordre des Géomètres-Experts (OGE), qui se tiendront les 3 et 4 juillet prochains dans quatre villes : Aix-en-Provence, Fort-de-France, La Rochelle et Épernay.
Plus de 1 500 participants sont attendus, dont 99 intervenants pour animer les différentes sessions, a précisé l’organisation à l'occasion d'une conférence de presse. Cette dernière avait pour objectif de présenter les conclusions d'une étude sur la connaissance et l’acceptabilité des Français vis-à-vis de la sobriété foncière.
Présentés par Bruno Jeanbart, vice-Président d'Opinionway, les résultats montrent que 61 % des Français connaissent le terme « artificialisation », bien que seulement 32 % en comprennent réellement les implications.
Espaces végétalisés : naturels ou artificiels ?
Les Français associent principalement l’artificialisation à l’étalement urbain (43 %) et à la bétonisation (43 %), suivis par l’urbanisation (35 %) et la diminution des espaces verts (30 %). Cette perception varie en fonction de l'âge, du lieu de résidence et du type de quartier. Les habitants des grandes agglomérations sont plus conscients des impacts de l’étalement urbain, tandis que les plus de 65 ans associent davantage l’artificialisation à l'urbanisation.
Lorsqu’il s’agit de juger de l’artificialité des espaces végétalisés, les parcs publics et les jardins privés sont largement perçus comme naturels. En revanche, les terrains de foot et les cours de récréation sont souvent considérés comme artificiels. Cette différenciation souligne l'importance de la conception et de l'entretien des espaces verts pour préserver une sensation de naturalité.
L’un des aspects les plus délicats de la sobriété foncière est l’acceptabilité des mesures nécessaires pour sa mise en œuvre. Le sondage révèle que si 73 % des Français sont favorables à une densification urbaine « douce », ils sont beaucoup plus réticents lorsqu’il s’agit de constructions en hauteur ou de nouvelles implantations près de leur domicile.
L’enjeu des assises sera donc de proposer des outils et des stratégies pour déployer une sobriété foncière efficace tout en tenant compte des réalités territoriales et des attentes des citoyens. « L’objectif est de concevoir des espaces de vie durables qui répondent aux besoins actuels sans compromettre les ressources pour les générations futures », conclut Séverine Vernet, présidente du conseil supérieur de l'OGE.
Marie Gérald
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