Observatoire du cadre de vie : un regain d'intérêt pour les zones rurales
Créé en 2019 par huit acteurs du territoire, dont l'Union Nationale des Aménageurs (UNAM), l'Ordre des Géomètres-Experts (OGE), le Conseil National de l'Ordre des Architectes (CNOA), ou encore la Fédération des SCOT, l'Observatoire National du Cadre de Vie (ONCV) vise à identifier les mobilités et attentes des Français en matière de cadre de vie.
En juillet dernier, les membres de l'ONCV alertaient ainsi sur les risques du Zéro Artificialisation Nette (ZAN), prévu dans le cadre de la loi Climat et Résilience. Ils s'inquiétaient notamment de l'impact sur le développement des territoires ruraux et la baisse de l'offre en logements, dans un contexte où les Français retournent vers les campagnes.
Ce 17 novembre, l'ONCV a publié les résultats de son premier baromètre annuel, deux ans après sa toute première étude. À travers cette nouvelle enquête, l'Observatoire revient sur l'évolution des attentes et souhaits des Français concernant leur cadre de vie, notamment depuis le passage de la crise sanitaire.
Le sondage, réalisé par OpinionWay, a été mené mi-octobre auprès de plus de 1 000 Français âgés de 18 ans et plus.
La qualité et le confort du logement prioritaire pour 57 % des Français
Interrogés sur les cinq éléments les plus importants pour eux en matière de cadre de vie, les sondés ont répondu majoritairement la qualité et le confort du logement (57 %), le calme (53 %), la sécurité (49 %), la présence de la nature (41 %), et la proximité avec leurs proches (38 %).
Les critères les plus importants pour le cadre de vie. Source : sondage OpinionWay pour l'Observatoire du Cadre de Vie
Autre facteur important : l'accès aux services. 61 % des sondés jugent « tout à fait prioritaire » d'avoir à moins de 15 minutes de chez eux un médecin généraliste, 58 % une pharmacie, et 54 % des commerces de proximité. Viennent ensuite l'accès à la nature (45 %), et aux écoles (34 %).
Des jeunes actifs prêts à s'installer en zone rurale
Les résultats révèlent notamment qu'1 Français sur 4 compte déménager dans les 5 ans à venir. Cela concerne notamment les franciliens (45 %), et les actifs (40 %). Les jeunes actifs (25-34 ans) sont les plus nombreux (47 %) à vouloir partir s'installer en zone rurale. Cette tendance s'accentue notamment avec la possibilité de faire du télétravail.
Parmi raisons qui pousseraient les sondés à envisager de s'installer en zone rurale ? 32 % citent le fait de pouvoir accéder plus facilement à la nature, 30 % de vivre dans un endroit moins bruyant, et 28 % de pouvoir disposer d'une plus grande surface d'habitation. Inversement, les éléments qui les dissuadent sont le manque de services (pour 43 %), l'allongement des temps de trajets (35 %), le fait de devoir dépendre de la voiture (33 %), ou une connexion internet ou mobile insuffisante (28 %).
Concernant les éléments dissuasifs pour une installation en centre-ville, 69 % citent le bruit, 57 % la pollution, et 46 % le fait de ne pas pouvoir disposer d'un espace extérieur.
« Sans doute faut-il attendre de voir si ces projets de déménagement seront mis à exécution, mais l’appétence pour un meilleur accès à des espaces de nature est indéniable », résume Bruno Jeanbart, vice-président d’OpinionWay.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock