Mal famée, trop touristique, trop chère ou trop polluée… Les Parisiens pensent souvent péjorativement de l’avenue des Champs-Elysées. Depuis plusieurs années maintenant, « la plus belle avenue du monde » est délaissée par les habitants de la capitale.

Devant ce constat alarmant, le comité des Champs-Elysées, en collaboration avec la mairie de Paris, s’est mis en tête de « réenchanter » l’avenue qui relie l’Arc de Triomphe à la place de la Concorde. Une étude détaillée, fruit de cinq ans de travail coordonné par l’architecte Philippe Chiambaretta (Agence PCA-Stream) avec l’aide de 180 experts, a récemment été publiée. Celle-ci comporte pas moins de 150 propositions pour redonner aux Champs-Elysées sa grandeur d’antan.

Les premières transformations voient le jour

Les travaux ont d’ores et déjà commencé, puisque vient de se clôre la première phase de rénovation de l’avenue, avec l’inauguration le 13 juin de 18 nouvelles terrasses harmonisées sur les Champs-Elysées.

Ces contre-terrasses, au store vert réséda et à la toile extérieure gris argile, ont pris place devant les grandes enseignes de la partie haute de l’avenue. Elles sont inspirées des « vacheries anglaises » de la fin du XIXèmes, siècle, ces préaux destinés aux promeneurs en cas de pluie.

L’harmonisation de ces terrasses n’a pas qu’un intérêt esthétique, comme le souligne Marc-Antoine Jamet, président du comité des Champs-Elysées. Ce dernier rappelle en effet que les anciennes terrasses « offraient de jolies chicanes et quelques volutes » qui compliquaient les déplacements des piétons. Des modifications bienvenues, à l’aune des Jeux olympiques et de la venue de millions de visiteurs dans la capitale.

Les quartiers alentour aussi vont y avoir droit

Les travaux de rénovation ne concernent pas uniquement l’avenue des Champs-Elysées. La mairie de Paris a elle financé pour 24 millions d’euros - dont plus six millions de la part de la société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) -  une première rénovation à l’échelle du quartier : réfection des trottoirs, restauration des bancs, harmonisation des pieds d’arbre…

« Cela faisait quelques années que nous étions préoccupés par l’évolution des Champs-Elysées », a reconnu le 13 juin la maire de Paris Anne Hidalgo. « Il fallait retrouver un souffle ».

Un souffle à retrouver rapidement, car le cinéma UGC Normandie a fermé ses portes le jour de l’inauguration des 18 nouvelles terrasses, après 90 années d’existence, faute de fréquentation suffisante.

Jérémy Leduc (avec AFP)

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