43 maires lancent un appel pour la rénovation urbaine et le logement social
En janvier dernier, Jean-Louis Borloo, ancien ministre de la Ville, s'inquiétait d'un « arrêt » du plan de cohésion sociale et de rénovation urbaine.
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, et Nadia Hai, aujourd'hui ministre déléguée chargée de la ville, avaient alors défendu le bilan du gouvernement en rappelant le doublement du budget de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) – passé de 5 à 10 milliards d'euros en 2018 – et le développement de nombreux projets dans plus de 370 quartiers à travers la France.
Passer des paroles à l'action
Mais ce 18 octobre, ce sont pas moins de 43 maires de diverses sensibilités politiques qui ont rédigé une tribune parue dans le Journal du Dimanche, réclamant à leur tour plus de moyens et d'actions.
« Dans son discours récemment prononcé aux Mureaux, le président de la République a souligné à quel point la République a construit, involontairement et depuis des décennies, sa propre ghéttoïsation », notent les signataires, parmi lesquels les maires de Marseille, Montpellier, Toulouse, Grenoble, Vaulx-en-Velin, Mulhouse, Dijon, Nancy, Besançon, Metz, Clichy-sous-Bois, Saint-Denis, Grigny, Rennes, Angers, Nantes, ou encore Nice.
Malgré le doublement de budget de l'ANRU, ces maires demandent d'aller encore plus loin pour éviter « d'ajouter de la pauvreté à la pauvreté », dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique, alors que les habitants des quartiers les plus fragiles sont ceux qui ont le plus souffert du confinement.
Des inquiétudes concernant Action Logement
Pour les signataires, il s'agit en premier lieu de porter les efforts sur le logement, « socle d'un cadre de vie apaisé ». Or, selon eux, dans le cadre du plan de relance, ce dernier est fragilisé par les menaces de ponctions sur Action Logement, « principal financeur et pilier de l'ANRU ».
« Pourquoi affaiblir encore les moyens des bailleurs sociaux, qui sont les rares acteurs de proximité à mener des innovations sociales pour les habitants ? », s'interrogent-ils. « Pour réussir la mixité sociale, il faut transformer les quartiers, mais aussi construire du logement accessible à tous et de qualité en dehors des quartiers », rappellent les maires, qui s'engagent par ailleurs à être « les chefs d'orchestre » de ces actions sur le terrain.
Reste à savoir si cet appel arrivera jusqu'aux oreilles du gouvernement...
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock