RT 2012 : un choix limité entre les différentes énergies ?
Premières actions menées sur la RT 2012
Consciente du fait que tous les acteurs de la filière bâtiment concernés par ces questions devaient jouer ensemble un rôle pro-actif en dialoguant entre eux et avec les organisations de consommateurs, l’Union sociale pour l’habitat a rejoint l’association Équilibre des Énergies dès sa création au printemps 2011. Daniel Aubert, conseiller du délégué général de l’Union sociale pour l’habitat, rappelle que « les organismes d’HLM sont gestionnaires d’un patrimoine immobilier de près de 4,5 millions de logements et qu’ils en produisent environ 100 000 nouveaux chaque année. Leur priorité est et a toujours été d’assurer aux familles le meilleur habitat au meilleur coût, c'est-à-dire des logements confortables et économes dans la durée avec un loyer modéré et des charges maîtrisées ».
Pour des raisons d’opportunité, les premières actions menées par l’association ont concerné la nouvelle réglementation thermique de l’habitat : la RT 2012. Pour Daniel Aubert, « la RT 2012 est la mise en application des décisions du Grenelle de l’environnement dans le secteur de l’habitat, elle vise à diminuer par trois les consommations d’énergie des logements construits à partir du 1er janvier 2013, ce qui constitue une véritable révolution technique et un énorme défi à relever pour l’ensemble de la profession. Mais elle ne comporte pas de disposition concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » En conséquence, la question du choix de l’énergie et des solutions pour assurer le chauffage et la production del’eau chaude sanitaire va revêtir une acuité particulière.
Une distorsion entre les différentes énergies
Pourquoi ? Parce que, jusqu’à présent, les maîtres d’ouvrage disposaient, dans les conditions de la RT 2005, d’une véritable parité de choix (technique et économique) entre les solutions gaz et électricité qui représentaient à elles deux la quasi-totalité de ce qui se réalisait en construction neuve. Et tout le monde y trouvait son compte, professionnels et consommateurs. Or, comme le souligne Daniel Aubert « cet équilibre apprécié de tous est rompu avec les nouvelles dispositions de la nouvelle réglementation qui a introduit une distorsion entre les différentes énergies. » Ainsi, d’après les récentes informations fournies par les deux organismes certificateurs du Label BBC (Cerqual et Promotélec), près de 80 % des projets labellisés BBC (c'est-à-dire avec des niveaux de performances équivalents à ceux de la RT 2012) sont au gaz.
Les professionnels réunis dans l’association Équilibre des Énergies en appellent donc aux pouvoirs publics et réitère les dangers dus aux conséquences d’une telle situation : équilibre de la balance commerciale, solutions peu adaptées aux nouveaux besoins énergétiques des logements désormais faibles et intermittents, désarroi des professionnels (industriels et installateurs) de la filière électrique, absence de solution économiquement satisfaisante pour les projets situés dans les zones non desservies en gaz, augmentation des émissions de gaz à effet de serre... Face à ce constat et aux nombreux témoignages de terrain, la maîtrise d’ouvrage et l’ensemble des membres de l’association Equilibre des Énergies espèrent être entendus.
B.P