« Il faut miser sur la place de l'homme »
Au total, 65 exposants ont répondu présents. Parmi eux, certains évidemment assez inquiets quant à la conjoncture actuelle. Pourtant, beaucoup d'entre eux se montrent très réalistes, même s'ils savent que la reprise ne sera pas pour demain. Parmi les intervenants invités par le DLR, l'économiste Nicolas Bouzou, a parlé des phénomènes à l'origine de la crise. "Il y avait des signes avant-coureurs venant des USA, ce n'est pas venu brutalement. Ce que l'on sait, c'est que tant que la crise financière ne sera pas purgée, l'économie ne repartira pas", explique avec lucidité le secrétaire général de la fédération.
Des raisons d'y croire...
Avec une activité à l'arrêt et des clients aux carnets de commandes se vidant à vue d'œil (pour les deux premiers mois 2009 par rapport à la même période en 2008 la location a connu une chute d'activité de 15% et la distribution une chute de 50%), "la plupart des gens raisonnables ne s'attendent pas à une reprise avant mi-2010" , ajoute Francis Gilberg. Pour Alain Simon, lui aussi économiste, c'est avant tout une crise de croyances, avec un pays comme les Etats-Unis qui innondent les marchés de dollars et se font financer leurs déficits. "Jamais les Etats n'ont injecté autant d'argents pour palier au phénomène", rappelle Francis Gilberg, qui observe de nombreuses propositions de "miser sur la place de l'homme dans l'entreprise" en ces temps difficiles.
"Nos entreprises se battent pour survivre. Elles sont venues au Congrès pour comprendre. Les dirigeants sont venus partager en toute humilité leur façon de gérer la crise, pour échanger des idées. Ce qui est sûr, c'est que l'on sert la vis, on ressert au maximum tous les coûts en espérant ne pas trop licencier. On pilote à vue", ajoute encore le secrétaire général. Le DLR observe un attentisme généralisé et la profession ne se ment pas : il y aura forcément des mesures salariales. Mais elle attend beaucoup du plan de relance du BTP, secteur dont elle dépend fortement. Francis Gilberg conclut : "Nos membres souhaitent comprendre, réfléchir et ont des raisons d'espérer. Avec les 400 personnes qui sont venues, nous avons « communié ensemble » deux jours durant sous le soleil de Nice". C'est déjà ça...
Laurent Perrin