Les données, un outil d’anticipation de l'évolution des chantiers
L’exploitation de données continue de s’étendre dans tous les domaines du bâtiment : rénovation énergétique, foncier mais aussi analyse prédictive. C’est ce que révèle une enquête diffusée fin octobre, par Oracle Construction and Engineering. L’entreprise digitale propose des solutions logicielles cloud et évolutives pour la gestion de la construction.
Le rapport, réalisé par IDC, a interrogé 405 cadres commerciaux, de projet et d’informatique d’entreprises d’architecture, d’ingénierie et de construction (AEC) en mars 2021. Les répondants venaient d’horizons divers : entrepreneurs, sous-traitants et entreprises de services d’ingénierie, de gestion des achats et de la construction (EPC), répartis entre les États-Unis, le Royaume- Uni, les Émirats arabes unis, l’Australie ainsi que la Nouvelle-Zélande.
Un tiers des professionnels d’AEC ont recours à l’analyse prédictive
L’étude montre ainsi que parmi les professionnels AEC, 29 % utilisent actuellement un outil d’analyse prédictive. Un tiers prometteur, car 60 % des répondants non-équipés prévoient d’investir dans ce genre de solution dans les 24 mois prochains.
Même sans outil d’analyse prédictive, 77 % des interrogés estiment disposer d’une stratégie en matière de données depuis trois ans ou plus. Pour 63 % d’entre eux, leur stratégie se limite principalement sur la C-Suite, c’est-à-dire le plus haut rang de management.
Dans le détail, l’enquête a pu distinguer trois axes de stratégie dans le déploiement de la data par les entreprises AEC : la qualité́ (45 %), la productivité́ (41 %) et les améliorations budgétaires et financières (38 %). L’analyse prédictive semble idéale pour avoir des indicateurs de performance sur les chantiers selon les répondants, notamment dans la réduction des changements et des variations (41 %) et la prévision des répercussions budgétaires (37 %).
Le recours à des outils leur permettraient de mieux gérer les risques. Cinq domaines ont été identifiés à ce sujet : la santé et la sécurité́ (29 %), l’intégrité́ de la chaine d’approvisionnement (28 %), la disponibilité́ du matériel (27 %) et des collaborateurs (27 %) ainsi que les dépassements de coûts (25 %).
L’exploitation des données dans le secteur reste toutefois perfectible, car les professionnels sont 85 % utilisent seulement un quart minimum des données disponibles. L’étude met notamment en cause un stockage peu efficace de ces informations, réparties souvent entre différents systèmes. Comme solution, 81 % des interrogés évoquent le regroupement de ces silos de données en un seul système de gestion de projets et de portefeuilles. En parallèle, 60 % cherchent à intégrer plusieurs systèmes déconnectés, pour obtenir des workflows transparents.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock