Plus de lumière pour purifier l’air
Contrairement à ce que pourrait penser un électricien en herbe ou un consommateur lambda : le potentiel de la lumière dans la qualité de l’air intérieur (QAI) ne date pas d’hier. C’est même la spécialité d’Abiotec, qui produit des lampes UV désinfectantes depuis 35 ans. « L’activité a été créée en 1985 par Pierre Sachoux, qui était biologiste et passionné par la nature. Il avait compris que cette technologie pouvait aider les industriels et collectivités à réduire l’utilisation des produits chimiques », raconte Mathieu Sachoux, directeur commercial du fabricant.
Comment le dispositif fonctionne-t-il ? En complémentarité avec les centrales de traitement d’air, telles que la ventilation souvent vue, comme une solution de renouvellement d’air stable, par le fabricant Zehnder par exemple. Intégrées dans ces dispositifs, les lampes UV moyenne pression à haut rendement d’Abiotec éliminent jusqu’à 99,99 % agents pathogènes, bactéries et virus dans les gaines de ventilation.
Des technologies lumineuses à portée de tous ?
De quoi contribuer à la QAI tout type d’établissement, seulement : « La place actuelle de cette technologie est actuellement encore limitée à des applications hospitalières (dans les blocs opératoires), mais les circonstances sanitaires actuelles font que cette technologie commence à se répandre et se faire connaitre dans les salons, dans les journaux, sur internet », ajoute Mohamed Mohmoussi, responsable d’activité d’Isilux, marque de désinfectants UV-C et de luminaires d’éclairage à LED.
L’unité de fabrication, lancée en juillet dernier dans la Drôme, appartient à LS-Services. Après l’installation de bornes de recharge de véhicules électriques, en pleine progression dans le bâtiment, l’entreprise de services énergétiques, fait dans l’industriel avec Isilux. Dans sa gamme de produits, elle propose une gamme de dalles LED UV-C, désinfectant en cinq minutes l’air et les surfaces d’une pièce.
Quand celle-ci est vidée de ses occupants, le nettoyage se déclenche automatiquement, via un boitier de doté d’un détecteur d’absence et programmable par un code, pour surveiller les cycles de désinfection. Ressemblant à des luminaires de 600x600, les dalles n’émettent aucune lumière visible, simplement un rayonnement germicide et virucide de longueur d’onde 275nm. Il se veut également, contrairement aux produits Abiotec, indépendant des systèmes de traitement de l’air par filtration et/ou ventilation ou par désinfection via produit chimique.
Autre point de différence : la distribution. Isilux vend le produit et ses services de bout en bout, de la conception jusqu’à l’installation. « Dans cette prestation, le client aura une formation d’utilisation personnalisée et une vérification métrologique périodique lui sera proposée pour garantir dans le temps la performance du traitement UV-C », détaille Mohamed Mohmoussi.
Abiotec, quant à elle, mise sur une vente plus directe, auprès des électriciens, comme des sociétés d’exploitations, de rénovation ou de ventilation. Disponible en modules d’un, deux, ou quatre lampes, les dispositifs tendent à être installés facilement et s’adaptent à tout système de ventilation et chauffage existant.
« Nous travaillons de manière très proche avec nos revendeurs/installateurs. Ils s’appuient sur nous pour répondre aux différentes questions de leurs clients et nous indiquons à l’artisan ce qu’il doit faire pour commercialiser au mieux la solution et prévoir l’installation. C’est un procédé simple à la portée de tous lorsqu’ils sont accompagnés », explique Mathieu Sachoux.
Cap sur le logement
Les solutions d’Abiotec et d’Isilux s’adressent à tout établissement d’entreprise : bureau bureaux, hôtels, salles de spectacles… Mais à quand le développement en résidentiel ? « Effectivement les normes environnementales obligent les constructeurs de logements à éviter les échanges d’air avec l’extérieur pour réaliser des économies d’énergie. Nous pensons que la purification de l’air intérieur par UV chez les particuliers est amenée à se développer dans les prochaines années », pense Mathieu Sachoux.
Si l’application de l’UV n’est pas encore aboutie dans le logement, d’autres types de luminaires s’orientent vers la désinfection de l’air pour ce type de bâti. C’est le cas par exemple du luminaire purificateur d’air Element, inventé par la start-up grenobloise Life 01, spécialisée dans la construction de salle blanche.
Il s’agit d’un système de filtration de l’air équipé de la technologie HEPA H14, capable d’éliminer « 100% des contaminants critiques pour la santé dont les virus mais aussi les bactéries, les COV, les particules fines et ultrafines », selon Thomas Faure, président et CEO de Life 01. Il poursuit : « Nous ciblons le logement car c’est l’endroit où nous passons le plus de notre temps de vie (30% dans notre lit à dormir) ».
Dans ce nouveau marché, le numérique répond bien évidemment à plusieurs enjeux. « Le premier, c’est permettre de visualiser la qualité de l’air que l’on respire en mesurant avec des capteurs et en restituant l’information sur une application mobile et tablette. Le second, réside dans le fait d’être capable de mesurer un « impact sanitaire », au même titre qu’une étude clinique, au fur et à mesure du déploiement des solutions connectées. Nous aurons des DATA cruciales pour mieux connaître « l ’impact santé » de tel ou tel contaminant », explique Thomas Faure.
Afin de mieux s’intégrer dans l’habitat, l’Element prend la forme d’un luminaire, doté d’une dalle LED extra plate pour un éclairage adaptatif et personnalisé de 2500 lumens. D'autant que la fiabilité des LEDs s'affirme via une charte sans cesse renouvelée. De quoi assurer contribuer aux économies d’énergies, tout en contribuant aux principes d’économie circulaire de Life 01 : production locale en Rhône Alpes, recyclage des cartouches filtrantes... Des valeurs en phase avec la REP du bâtiment et la RE2020, mais aussi partagées par d’autres fabricants du secteur, tels qu’Isilux.
Made-in-France, division par trois de la consommation électrique, recyclage et valorisation des matières anciennes sur les travaux de rénovation de l’éclairage des bâtiments… Les principes de la marque sont clairs. « En ce qui concerne la RE2020, nous nous engageons à installer que des produits LED dont l’efficacité est supérieure à 110 Lm/W », ajoute Mohammed Mohmoussi, qui fonde beaucoup d’espoir sur la sensibilisation du grand public aux technologies lumineuses de la QAI. « Le grand public doit être informé que la technologie UV, lorsqu’elle est bien mise en œuvre, est une solution écologique, nécessitant peu de maintenance », conclut-il.
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Life 01