L'impact environnemental, coeur de la stratégie de Weber France
Après avoir repris les rênes de Weber France en janvier dernier, Marine Charles, nouvelle directrice générale, annonce accélérer la transformation environnementale du fabricant spécialisée en mortiers industriels. Soutenue par un programme RSE intitulé #VertETFier et par la nouvelle nomination de Camille Fabre en tant directrice de la Stratégie et de la Construction Durable, Marine Charles entend, à travers plusieurs actions innovantes et convergentes, faire de Weber France « un leader engagé » pour un monde plus vert, durable et responsable.
« Il s’agit de sujets prioritaires sur lesquels Weber France a déjà beaucoup investi et sur lesquels je souhaite continuer à étoffer notre leadership. J’ai fait le choix, dès mon arrivée, de créer un poste dédié à ces sujets au sein de mon Comité de Direction. C’est ainsi que Camille Fabre nous a rejoints », commente-t-elle.
« Construire autrement » selon Weber
Après avoir sollicité l'ensemble de ses collaborateurs, Weber France se mobilise aujourd’hui autour d’une vocation commune : « Inventer ensemble avec audace et passion le bâtiment de demain ». Au travers de trois piliers stratégiques, le fabricant entend ainsi étendre son offre de produits à de nouveaux modes constructifs.
Au-delà de son offre « éco-engagée » à l’impact environnemental réduit, Weber France annonce donc, travailler à l’échelle des systèmes constructifs, en liant notamment des partenariats pour co-construire de nouvelles solutions répondant aux enjeux du bâtiment de demain.
Pour Weber, l'exemple de la construction bois se relève représentatif de cette volonté. Et c’est le Village Olympique de Saint-Ouen qui s'impose comme le lieu d’expérimentation privilégié pour les solutions de murs en bois, qu’il s’agisse de COB - Construction Ossature Bois porteuse ou de FOB - Façade Ossature Bois.
L’industriel, qui accompagne depuis plusieurs mois les parties prenantes pour développer des solutions techniques et adaptées à la construction bois, accompagne ainsi trois ATEx (appréciation technique d'expérimentation), en COB et FOB, avec son système ITE webertherm XM roche et son enduit minéral à la chaux aérienne webertherm 305. Au total, ce ne sont pas moins de 32 000 m2 de façades que signerait Weber, sur trois îlots du Village Olympique.
« Notre ambition est de repousser progressivement les limites de ce qui est déjà faisable en terme de construction bois », note Camille Fabre.
Une implication environnementale ambitieuse
Côté produits, Weber a deux objectifs : limiter le gaspillage et réduire les déchets. Par conséquent, l'industriel agit sur la durabilité de ses produits, expliquant ainsi avoir étendu la durée d’utilisation à 18 mois pour ses enduits de façade et à 2 ans pour ses colles à carrelage C1, C2 et C2S (de même que pour les joints).
Le spécialiste des mortiers industriels s’est également intéressé à des solutions de packaging plus vertueuses (vrac, papiers d’emballage issus de forêts certifiées PEFC ou FSC gérées durablement, encres d’impression sans solvants). Ses housses et napperons de palettes incorporent désormais 50 % de plastique recyclé.
Côté site de production, Weber a fait le choix d’une électricité renouvelable issue de la biomasse, du parc éolien ou de centrales solaires via un réseau de producteurs indépendants. Une stratégie fructueuse puisque cette dernière a permis de diviser les émissions de CO2 liées à l’électricité par 3, soit de conclure à une économie de 500 tonnes de CO2.
Dans la perspective de réduire son empreinte carbone et de restreindre l’extraction de matières premières vierges, Weber renforce également son usage de matières premières de substitution, notamment en remplacement du ciment et du sable, par des cendres biomasses entre autres, et par un sable de moulage recyclé. Avec cette méthode, Lionel Raynaud, directeur Recherche et Développement de Weber France, estime que « cela a permis de générer un gain cumulé de plus de 50 000 tonnes de CO2 ».
La terre crue comme matériau de construction ?
« Nous savons le potentiel de transformation de la filière pour contribuer à la stratégie nationale bas carbone. Nous devons agir et connaissons bien les leviers à activer chez Weber France : choix formulaires et offre verte, nouveaux modes constructifs, investissements d’avenir et excellence opérationnelle… les axes de travail sont nombreux », explique Camille Fabre. C'est pourquoi, Weber et ses équipes R&D se sont intéressés de près à la terre crue comme matériau de construction.
Épaulées par les compétences en design du Groupe Saint-Gobain, un projet d’enduit intégrant des terres excavées dans sa formulation s’est concrétisé, et un chantier prototype est en cours.
Pour Camille Fabre, cette expérimentation est « un premier pas » vers une formulation durable « capable de devenir une réalité ». « Au-delà d’agir, on souhaite s’engager vers de nouveaux modes constructifs plus sobres, et ainsi contribuer à l’échelle du système », précise-t-elle. Dans ce contexte, l’industriel annonce également collaborer avec Saint-Gobain Distribution Bâtiment sur le projet innovant intitulé « Construire en Terre » avec pour ambition de massifier la construction en terre crue.
De plus, Weber propose désormais une nouvelle offre biosourcée à base de bétons de chanvre. Mélange de chanvre, de chaux et d’eau, le béton de chanvre biosourcé présente des propriétés isolantes, et peut être utilisé en neuf, en rénovation et en préfabrication.
Marie Gérald
Photo de Une : © M.G