Rénovation performante : la mise en place d'un « accompagnateur » se confirme
Dans son rapport sur la rénovation énergétique, Olivier Sichel a préconisé la mise en place d’un « accompagnateur rénov’ » pour guider les ménages vers des travaux performants. Une proposition que le ministère de la Transition écologique semble vouloir implémenter.
Lundi 29 mars, lors du coup d’envoi de l’examen du projet de loi « Climat & Résilience » à l’Assemblée nationale, Mickaël Nogal, rapporteur des chapitres I et II du titre IV « Se Loger », a estimé « essentiel » de permettre à l’ensemble des Français « un égal accès à l’information sur tout le territoire » via un guichet unique dédié à la rénovation. Il a ainsi évoqué la mise en place d’un accompagnateur « clé en main » prévu par l’article 43, et dont le rôle serait de guider les Français dans leurs projets, de l’élaboration jusqu’aux contrôles des travaux réalisés, en passant par le financement et le choix des artisans.
Passer à l’action
Pour le ministère de la Transition écologique, l’ambition est d’inscrire le bâtiment dans un cheminement conduisant à la sobriété énergétique et à la neutralité carbone. Mais les enjeux ne sont pas uniquement environnementaux, ils sont aussi sociaux, économiques, et peut être même sanitaires. Lors des questions au Gouvernement, mardi 30 mars, Barbara Pompili a indiqué que tout serait fait pour « aider les gens à rénover leurs logements », l'objectif étant de permettre aux ménages de voir leur facture de chauffage baisser, de « ne plus grelotter l’hiver », et de ne plus avoir trop chaud l’été.
Faisant référence à ce même « accompagnement individualisé », elle a précisé : toute personne pourra compter sur un interlocuteur unique pour faire leur diagnostic, leur plan de financement, leurs travaux « avec des artisans formés ». Elle a estimé le coût moyen d’un tel dispositif à 1 200 € par logement, financés par l’État, pour les plus modestes. « Cet accompagnement de A à Z, c’est le maillon qui créera un big bang des rénovations », a-t-elle avancé (source Le Parisien).
Quant au reste à charge ? Il ne sera plus un problème « pour les personnes en difficulté », a-t-elle poursuivi. « On est en train de trouver un terrain d’atterrissage pour que le reste à charge des ménages, dans le cadre de rénovations globales, puissent être pris en charge par un Prêt Avance Mutation, qui était proposé par la mission Sichel ». Elle s'est d'ailleurs félicitée des conclusions de la Task Force Sichel qui, pour une bonne partie, seront reprises. Elles permettront de « faire un saut quantitatif et qualitatif très fort sur la rénovation des logements, nous en avons besoin. Aujourd’hui, je rappelle, nous avons 100 000 rénovations performantes dans notre pays, c’est bien insuffisant si nous voulons venir à bout des passoires thermiques et si nous voulons baisser nos émissions de gaz à effet de serre ».
Passoires thermiques, aller plus loinLe Gouvernement souhaite inscrire l'interdiction de mise en location des passoires thermiques dans la loi Climat. Une interdiction qui concerna dès 2025, les logements classés G du DPE (soit 600 000 logements), puis en 2028 les logements classés F, ce qui représentera un total de 1,8 million de foyers. Pour aller plus loin, l'obligation de rénovation devrait ensuite être étendue aux logements classés E en 2034, soit 4,4 millions de logements. |
Rose Colombel