Suspectés de risques sanitaires et de risques d'incendie, les isolants à base de ouate de cellulose ont été mis en observation par la Commission prévention produits mis en oeuvre (C2P) de l'AQC (Agence qualité construction), peut on lire dans sa dernière publication semestrielle.
Les procédés d'isolation thermique à base de ouate de cellulose sont désormais considérés par l'AQC comme une Technique non traditionnelle en observation : "les professionnels souhaitant la prescrire ou la mettre en oeuvre sont invités à se rapprocher de leurs assureurs".
Visés par un
Avis technique (AT) ou non, ces
produits et procédés sont donc surveillés de près par la Commission prévention produits mis en oeuvre de l'Agence qualité construction. Ceux bénéficiant d'un AT pourront - après examen -
"faire l'objet de dispositions complémentaires spécifiques aptes à lever leur mise en observation". Tous les autres sont systématiquement mis en observation et peuvent
"présenter des risques supplémentaires".Risque sanitaire et risque d'incendie
Mais pourquoi une telle décision ? Pour deux raisons. Tout d'abord, "ces procédés font l'objet d'une sinistralité d'incendie non négligeable due au fait que les personnes ne sont pas sensibilisées" à leur spécificité. Les éléments de protection feu indispensables à la mise en oeuvre en complément de l'isolant ne sont pas suffisamment pris en compte par ces maîtres d'ouvrage ou entrepreneurs, estime l'AQC.
Seconde raison : "ces procédés formulés avec des additifs biocides et ignifugeants peuvent pour certains présenter des risques sanitaires ou d'émanations gênantes". Par exemple, certains additifs contenant des sels d'ammonium peuvent provoquer des vapeurs d'ammoniac. "Ces risques sanitaires doivent être pris en compte au cours des différentes étapes du cycle de vie du matériau : fabrication, mise en oeuvre et durée de vie".
Enfin, quel que soit le procédé, l'AQC rappelle que des
équipements de protection restent indispensables lors de la
mise en oeuvre.
Laurent Perrin