la loi Borloo quasi plébiscitée ...
Le fait étant aussi rare qu'une victoire des Bleus, permettons-nous une entorse journalistique pour commenter les faits avant de les exposer.
La loi dite Grenelle 1, si elle est vraiment appliquée et si le Sénat ne la détricote pas, restera l'exemple - « historique », dira Jean-Louis Borloo - de ce que peut donner une concertation méthodique et sincère.
• Serge Poignant (UMP, Loire-Atlantique) explique que « la France saisit l'opportunité d'un nouveau progrès social et environnemental » et qu'elle est « une force en Europe dans la perspective de la conférence de Poznan » sur le climat.
• Philippe Tourtelier (PS, Ille-et-Vilaine) déplore le « parcours chaotique » du projet à l'Assemblée. Mais, « malgré les modulations qui peuvent le vider de son contenu » et pour éviter un report sine die, « nous vous disons chiche ». Ajoutant : « C'est un vote en première lecture. Nous jugerons ensuite sur pièces. »
• Yves Cochet (Gauche démocratique, Paris) estime « que ce texte aurait pu être une bonne loi. Et nous ne désespérons pas qu'elle le devienne. » Y voyant autant de raisons « de voter pour que de voter contre », il prône l'abstention.
• Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre, Lot-et-Garonne) a conscience que la route de l'application « sera longue ». Mais qu'en attendant, « c'est une des très grandes lois de ce mandat. »
• Son contenu : cinquante articles et des dizaines de dispositions pour réduire les déchets non recyclables, diminuer les pesticides, tripler l'agriculture bio, créer des trames vertes et bleues garantissant la biodiversité, construire et rénover des bâtiments moitié moins producteurs de CO2, construire 2 000 km de lignes TGV et de multiples réseaux urbains. Etc. Le tout pour diviser par quatre les gaz à effet de serre d'ici à 2050. Le budget et une loi Grenelle 2 fixeront les dispositions financières.
Sur 577 députés, 551 ont participé au vote. Pour : 526 (UMP, PS, Nouveau Centre, non inscrits ainsi que le Vert nantais François de Rugy). Contre : 4 (communistes). Abstentions : 21 (3 UMP, 1 non inscrit, Jean Lassalle, et 17 communistes et Verts).