Carte professionnelle pour les diagnostiqueurs : la FIDI et SIDIANE s’y opposent
Alors que la CDI Fnaim a lancé une consultation sur la mise en place de la « carte D » pour les diagnostiqueurs, la FIDI et SIDIANE s’opposent, dans un communiqué commun, à cette carte professionnelle.
Selon les opposants à la carte D, cette dernière risquerait d’entrer en compétition avec la certification, dont l’amélioration serait prioritaire. « Pour SIDIANE et la FIDI, la carte D n’apporterait que de la confusion en créant un niveau supplémentaire « au dessus » de la certification. Est-ce bien réaliste ? Poursuivre le travail d’amélioration de la certification nous semble beaucoup plus efficace et réalisable dès 2023 », estiment les deux organisations.
Ces dernières rappellent qu’ils manquent déjà des diagnostiqueurs, et que l’obtention de cette nouvelle carte empêcherait des diagnostiqueurs indépendants de se lancer, alors qu’ils ont été formés et certifiés par un organisme indépendant.
Miser sur la formation et le recrutement
Les deux fédérations soulignent également la nécessité de former et recruter de nouveaux diagnostiqueurs, alors qu’il s’agit d’un métier clef pour répondre au défi de la rénovation énergétique des bâtiments. De plus, alors que 5 millions de diagnostics sont réalisés chaque année, ce chiffre devrait augmenter, notamment avec le futur audit énergétique obligatoire.
Dans ce contexte, la FIDI et SIDIANE réclament la création d’un cursus de formation initiale et continue pour que les étudiants « s’engagent massivement dans les métiers du diagnostic immobilier ».
Concrètement, elles demandent mettre en place une filière post-bac afin de former des techniciens diagnostiqueurs en deux ans, avec la possibilité d’aller jusqu’au bachelor ou au master pour ceux souhaitant développer des spécialisations.
Renforcer les contrôles
Enfin, pour renforcer la confiance du grand public envers les diagnostiqueurs et le diagnostic de performance énergétique (DPE) – dont la fiabilité est sujet à polémique ces derniers mois – les deux organisations appellent à mieux évaluer les organismes de formation et à renforcer les contrôles sur le terrain.
« Aujourd’hui, les contrôles sur sites ne sont pas suffisants, avec une occurrence de sept ans, sur un nouveau diagnostic. Ce dispositif ne permet pas de vérifier la qualité du travail du diagnostiqueur et ne peut servir de base à une sanction. Le risque de sanction des professionnels permettra de purger le métier des diagnostiqueurs les moins professionnels et cela permettra de rétablir la confiance dans la profession », conclut Jean-Christophe Protais, président de SIDIANE.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock