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Déclaration de Monaco: un petit pas pour le dialogue entre architectes

Publié le 24 janvier 2011

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La vingtaine d'architectes ayant répondu à l'appel de la Déclaration de Monaco, sur le salon Batilux (20-22 janvier, Monaco) vendredi dernier, ont beaucoup échangé entre eux, mais peu avec les quelques industriels qui étaient présents. La question des normes et réglementations passe pourtant par cet échange indispensable.
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La "magouille environnementale", comme l'appelle Rudy Ricciotti, était au centre d'une rencontre entre architectes organisée sur le salon Batilux, ce vendredi 21 janvier à Monaco. "Les normes sont là pour rassurer les assurances mais les architectes doivent prendre des risques pour apporter des innovations", expliquait ainsi Jean-Pierre Fonteneau, directeur du salon. Une belle brochette de "starchitectes" avait répondu à l'appel – parmi lesquels Marc Barani, Jacques Ferrier, Manuelle Gautrand, Nicolas Michelin, Francis Soler, Denis Valode (Valode & Pistre) et Jean-Paul Viguier – pour tenter d'y voir plus clair dans l'imbroglio normatif qui réglemente leur profession. Objectif de cette session extra-ordinaire d'acteurs qui se rencontrent et se fédèrent (trop) peu : produire une Déclaration finale(en pdf) pour apporter leur pierre à l'édifice réglementaire.

Reformuler la base réglementaire

Chacun y est allé de sa contribution, avec quelques préoccupations communes et des exigences formulées différemment mais finalement très proches. "Les normes et contraintes devraient être un guide pratique pour aller d'un point A à un point B. Avons-nous atteint la limite ?", s'interrogeait Alexandre Geraldi, avant de répondre lui-même "certainement pas". Son confrère Jean-Paul Viguier prêche lui pour qu'on "reformule la base réglementaire, qui pour l'heure est fabriquée par des praticiens séparés qu'il faudrait rapprocher". La désobéissance est un des termes qui est revenu régulièrement au cours de cette rencontre, comme un pied de nez aux institutions qui rédigent et valident les normes, réglementations et certifications. Un arsenal législatif vécu par beaucoup comme un goulot d'étranglement, tuant dans l'œuf toute créativité possible, pour ne produire que des logements avec des surfaces habitables et des fenêtre de plus en plus petites.

Architectes/industriels : un échange symbolique

Ces fameuses maisons "thermos" que l'on est en train de produire, où il n'y a plus d'échange avec l'extérieur car trop isolées de l'air, du froid et du bruit, risquent de produire de l'isolement et des effets inattendus, comme une qualité de l'air intérieur médiocre, a rappelé en substance l'architecte Nicolas Michelin. Rappelons enfin que les normes ne garantissent pas forcément la qualité du résultat, ce dernier ayant plus d'importance que la méthode, alors que l'idéologie produit les normes, là où c'est le pragmatisme et le bon sens qui devraient prévaloir. Peu importe donc d'avoir telle épaisseur d'isolant, tel ou tel équipement "écologique" (VMC double flux, pompe à chaleur, etc.) puisque ce qui compte avant tout, c'est la qualité du bâti et le bien-être des occupants. Autre objectif du salon, le dialogue entre architectes et industriels était plus plus symbolique qu'autre chose. Pour cela, il faudra repasser... ou prendre son mal en patience.

Télécharger la Déclaration de Monaco (en pdf)

Laurent Perrin

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