Le marché des bureaux toujours à la peine
Depuis le début de la crise sanitaire en mars dernier, le télétravail s'est imposé avec le confinement, puis est devenu la norme pour une grande partie de l'activité tertiaire. De fait, l'immobilier de bureaux et les surfaces louées ont été lourdement impactés.
La crise sanitaire qui s'est transformée en crise économique a mis en difficultés de nombreuses entreprises, poussant ainsi des locataires de bureaux à des départs ou à des renégociations.
« La crise économique et sanitaire, le climat d'incertitude auxquels s'ajoutent la démocratisation du télétravail et les réflexions sur l'aménagement et l'usage des espaces de travail... Ce contexte, dans son ensemble, crée beaucoup d'attentisme (...) avec des délais de négociation qui se sont nettement rallongés », note Grégoire de la Ferté, l'un des experts du cabinet CBRE.
-58 % de surfaces louées au T3 2020
Contrairement au marché des logements, l'été n'a pas permis un redressement pour l'immobilier de bureaux. De juillet à septembre 2020, la surface totale de bureaux loués a ainsi chuté de plus de moitié (-58 %) par rapport à un an plus tôt. Un chiffre qui comprend uniquement l'immobilier de bureaux en région parisienne, mais cette dernière concentre l'essentiel du marché français.
Parallèlement, le nombre de bureaux vacants a augmenté de +21 % en 9 mois, pour un total de 3,3 millions de m2 vacants.
Les plus grandes surfaces sont particulièrement touchées, avec seules 15 grandes transactions réalisées depuis le début de l'année, en grande partie pour des surfaces inférieures à 10 000 m2.
Même chute du côté des investissements dans l'immobilier d'entreprise, avec seulement 5,2 milliards d'euros investis au troisième trimestre dans toute la France, soit -49 % par rapport à un an plus tôt.
« Les entreprises peinent à déterminer leur niveau d’activité à venir et sont, selon leur taille et leur secteur d’activité, plus ou moins en capacité de prendre des décisions. Nous espérions tous une rentrée concrétisant des projets déjà enclenchés, mais force est de constater que les décisions ont du mal à être prises et le rebond n’aura pas lieu avant le début de l’année 2021. Le marché locatif tertiaire va donc chercher ses marques pendant encore quelques mois », estime Marie-Laure Leclercq De Sousa, directrice du département Leasing Markets Advisory de JLL.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock