4 lauréats pour la 8e édition du Trophée béton Écoles
Jeunes diplômés et étudiants en architecture du premier et second cycle étaient invités à participer à la 8e édition du Trophée béton Écoles. Le concours, organisé depuis 2012 par Bétocib, CIMbéton et la Fondation École Française du béton, a réuni cette année 140 postulants parmi lesquels 11 ont été sélectionnés pour le « Grand oral ».
La finale s’est tenue le 9 janvier dernier à la Maison de l’architecture Ile-de-France à Paris. A cette occasion, les candidats ont défendu leurs projets devant un jury composé de personnalités du monde de l’architecture, de l’ingénierie et de l’enseignement.
Pour les jeunes diplômés, il s’agissait de défendre leur projet de fin d’études, des projets valorisant les qualités esthétiques, environnementales et techniques du béton. De leur côté, les étudiants devaient réinterpréter une œuvre architecturale majeure en béton.
Mise en lumière des projets lauréats
C’est finalement quatre projets qui ont été récompensés : trois dans la catégorie PFE et un dans la catégorie Studio. Outre leur Trophée, les gagnants se sont vu remettre une gratification : 5 000 € pour le 1e prix PFE, 4 000 € pour le 2e, et 3 000 € pour le 3e. Le lauréat de la catégorie Studio a pour sa part reçu 2 000 €.
A noter que l’ensemble des onze nominés verra son projet exposé à la Maison de l’architecture Ile-de-France du 2 au 25 juin 2020. Ils bénéficieront également de publications dans les revues des associations et dans AMC, ainsi que d’un suivi par les organisateurs.
Les grands vainqueurs sont :
1er prix PFE : Alexandra Kienlen & Tom Hirtzlin (Ensa Strasbourg – sous la direction de Dominique Coulon)
Projet : Revalorisation du quartier des Chiffonniers – Le Caire (Égypte)
©Alexandra Kienlen & Tom Hirtzlin - Lauréat PFE
Le projet imaginé apporte une réponse à la densification des villes. « L’accès à l’espace se fait rare » dans la capitale égyptienne et « de nouveaux quartiers spontanés, dits informels, apparaissent et se traduisent, malheureusement, souvent par la précarité ». Les architectes proposent ici de « réinvestir et repenser ces interstices pauvres et figés (…) », et de « désenclaver ces îlots tout en intégrant les problématiques liées à la circulation et à la pollution ». La solution proposée ? Le déploiement d’un dispositif de télécabine qui « conjuguerait traitement des déchets et aménagements d’espaces publics et équipements nécessaires au quartier, tout en s’ouvrant sur la ville ». Le projet a en effet été imaginé dans le secteur de Mokattam, connu pour être habité par les chiffonniers et éboueurs de la ville. Il permettrait d’optimiser la gestion des déchets par un acheminement par câble, favoriserait une circulation aérienne, « engendrant une transition douce et durable et un désengorgement du territoire ».
La structure peut se remplir de briques en béton de mâchefer produites sur place. Un système de poteaux poutres en béton préfabriqué est utilisé afin de laisser une grande flexibilité et d’appréhender les futures constructions, détaille un communiqué.
2e Prix PFE : Ophélie Dozat (Ensa Versailles – Sous la Direction de Cédric Libert et Philippe Potie)
Projet : Le Mur (de soutènement) comme Paradigme du territoire
©Ophélie Dozat
L’architecte s’interroge sur la construction du territoire à partir d’un mur de soutènement. « Elle a développé son analyse sur une élaboration constructive du paysage à travers une série de structures aveugles, silencieuses et anonymes qui réutilisent le principe de contre-forces ». Ophélie Dozat s’est intéressée, pour ses travaux, au massif des Monts du Cantal, en Auvergne. Un descriptif du projet explique : « Des murs de soutènement en terrasses font office d’un théâtre ouvert et protègent le lac contre le glissement de terrain. Le barrage devient lui un toit qui abrite la route d’éventuelles coulées boueuses. Le mur à contrefort constitue une porte qui rétablit le courant du ruisseau face à l’effondrement de la paroi, l’excavation d’une roche joue le rôle d’une source qui alimente les randonneurs en empêchant les chutes de blocs, tandis que le système de drainage fait figure d’un pont qui permet, de nouveau, la traversée de la rivière face à l’érosion et la montée des eaux ».
3e Prix PFE : Paul de Cathelineau (Ensa Normandie – Sous la Direction de Laurent Salomon)
Projet : Temple urbain : se déconnecter de la frénésie de Tokyo
©Paul de Cathelineau
L’architecte repense le quartier de Shinjuku, l’un des plus attractifs de la capitale nippone. Il fait part de sa perception d’une ville en perpétuel mouvement et qui peine à proposer « des espaces de pause propices à une déconnection de la frénésie qui l’habite ».
Le programme s’organise autour d’espaces publics suspendus proposant différentes expériences spatiales et nouveaux points de vue sur le paysage urbain de Tokyo. L’idée d’un pont s’est imposée : « Le déploiement de l’infrastructure implique l’utilisation de béton précontraint, suffisamment solide pour supporter la portée ». « Le béton, structure principale et permanente, accueille en son sein le bois, structure secondaire et éphémère ».
Lauréat Catégorie Studio : Frédéric Livar (Ensa Lyon – Sous la direction de Laurent Mayoud)
Projet : Chapelle Saint-Pierre / Paulo Mendes Da Rocha
©Frédéric Livar
La Chapelle Saint-Pierre a été érigée au Brésil par Paulo Mendes Da Rocha, prix Pritzker 2006. L’œuvre « se caractérise par une approche brutaliste de la construction dessinant une structure en béton brut de décoffrage, claire, puissante et imposante ». Quatre éléments structurels significatifs composent la réalisation : le pilier cylindrique central, le toit, la dalle intermédiaire accueillant la nef et l’autel, et enfin, le balcon pour le chœur. Frédéric Livar a réinterprété l’œuvre via une maquette en béton au 1 : 200 de la Chapelle Saint-Pierre.
R.C
Photo de une : Alexandra Kienlen & Tom Hirtzlin - Lauréat PFE