Quelles différences entre les certifications BREEAM, LEED et HQE ?
Au niveau mondial, la certification LEED est la plus diffusée dans le monde, avec environ 51 700 projets. Au niveau européen, c'est la certification HQE qui domine le marché en surface avec environ 59 millions de m2 certifiés (essentiellement en France devant BREEAM et DGNB), mais BREEAM est la certification la plus répandue en nombre de pays, selon l'étude comparative proposée par France GBC, réseau français de l'aménagement, du bâtiment et de l'immobilier durables en partenariat avec Alto Ingénierie, société spécialisée dans la performance énergétique et environnementale des bâtiments et des territoires.
« Ces certifications ont permis des transformations profondes des manières de concevoir et de construire des bâtiments, dans leur zone géographique respective et au-delà, par des mécanismes de valorisation des performances environnementales et énergétiques dépassant les réglementations en vigueur », expliquent les auteurs de l'étude.
Si chacune sont connues à différentes échelles, comment se démarquent-elles sur le fond ? « Globalement, les trois certifications ont des « rubriques » environnementales similaires, avec cependant des variations sur celles mises en avant », peut-on lire dans l'étude.
La certification BREEAM moins exigeante
Les certifications LEED et HQE ont par exemple six prérequis similaires, concernant les thématiques suivantes : gestion des déchets de chantier, performance énergétique minimale, équipements hydro-économes, mise en place d'un local déchet, mise en place des compteurs énergie, débits de renouvellement d'air minimums. Mais la certification se démarque par l'imposition d'exigences sur le confort et la santé, là où les certifications BREEAM et LEED ont moins d'imposition pour l'assainissement, le confort thermique, l'accès à la lumière du jour et l'accès aux vues ainsi que la qualité sanitaire des espaces et de l'eau.
« (…) La certification BREEAM est moins exigeante, et impose très peu de seuils minimums aux projets pour prétendre à la certification. D’ailleurs, c’est parfois cette caractéristique qui oriente certains projets vers la certification BREEAM (en BREEAM un bâtiment peut être certifié « Very Good » avec un travail très limité sur la performance énergétique par exemple, ce qui n’est pas possible avec HQE et LEED) », relève l'étude.
Elles se retrouvent également sur d'autres thèmes : valorisation forte des modes de transports doux et des transports en communs, limitation du nombre de places de stationnement, limitation des polluants intérieurs, utilisation d'un calcul énergétique selon le standard ASHRAE ou bien un équivalent local...
Mais, les trois systèmes ont en revanche des fonctionnements bien distincts. « On notera que les référentiels BREEAM et LEED, accordent de plus en plus d’importance à l’aspect management, a l’instar de HQE qui l’a intégré comme une composante propre de son référentiel. HQE et LEED peuvent être perçus à juste titre comme porteurs d’une qualité globale élevée s’adressant à des développements immobiliers à forte ambition environnementale », expliquent les auteurs de l'étude.
Retours d'expérience
En termes de retours d'expérience, la recherche d'une ou plusieurs certifications par les maîtres d'ouvrage européens « permet de mieux positionner l’immeuble sur un marché fortement compétitif, où les certifications sont perçues - à raison - comme des gages de qualité globale pour l’ensemble immobilier », note l'étude.
La recherche d’une certification LEED en Europe est souvent justifiée par la recherche d’investisseurs et / ou de locataires à dimension internationale, font ils valoir également. Plus précisément, la certification HQE est souvent recherchée pour son attention portée au contexte, à l’intégration urbaine, et à la forte présence des thématiques de confort et de santé (c’est notamment le cas des développements immobiliers dont le maitre d’ouvrage est également le futur occupant du bâtiment).
« Nous sommes convaincus de la valeur des certifications volontaires pour faire progresser le marché vers des niveaux de performances supérieurs.(...) Aussi, cette étude permet d’éclairer les choix des décideurs sur les certifications au-delà de la seule question de leurs coûts de mise en œuvre. La mise en évidence de leurs différences et de leurs atouts respectifs permet de montrer qu’elles constituent de vraies alternatives et que le jeu reste très ouvert entre les trois marques. Enfin, nous ne pouvons que nous réjouir de constater que le confort et le bien-être des utilisateurs sont désormais bien inscrits dans leurs priorités», conclut Pascal Eveillard, Directeur des affaires publiques et de l’habitat durable de Saint-Gobain, membre de France GBC.