MaPrimeRénov' : jusqu'à 90 % du devis pris en charge pour les plus modestes
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, publiée ce 27 septembre, la ministre du Logement Emmanuelle Wargon est revenue sur l'évolution du dispositif MaPrimeRénov', qui a remplacé le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE), accusé de bénéficier quasiment exclusivement aux ménages aisés.
Pour relancer l'économie suite à la crise liée au coronavirus, cette aide à la rénovation énergétique initialement réservée aux ménages les plus modestes, sera finalement ré-étendue aux ménages les plus aisés, et - pour la première fois - aux bailleurs privés et aux copropriétés.
Un effet levier qui devrait générer 6 milliard d'euros de travaux et créer 22 000 emplois sur 2 ans
Dans son plan de relance post-Covid, le gouvernement a en effet décidé de débloquer 2 milliards d'euros pour élargir le dispositif, qui doit permettre d'éradiquer de nombreuses passoires thermiques (sur les 4,8 millions que compte la France), de générer 6 milliards d'euros de travaux, et de créer « 22 000 emplois sur deux ans », selon les dires de la ministre du Logement.
Alors que cette extension devait devenir effective à compter du 1er janvier prochain, la ministre a précisé le 5 septembre dernier que les travaux engagés dès début octobre bénéficieraient tout de même de l'aide, pour que l'effet levier se mette en marche au plus vite.
« Tous les devis signés après le 1er octobre 2020 seront éligibles. J'invite donc les Françaises et les Français qui voulaient faire des travaux avant la fin de l'année à ne pas les reporter », a insisté Emmanuelle Wargon, dans son interview au JDD.
A noter qu'avec cette nouvelle version, les ménages perçoivent l'aide dès la phase de travaux, ce qui évite aux plus modestes d'avancer les frais. Le remboursement doit ainsi être perçu par les ménages quinze jours à trois semaines après le paiement des travaux.
Le futur simulateur devrait être dévoilé lundi prochain
Pour connaître le montant de l'aide à laquelle ils auront le droit, les ménages pourront utiliser un simulateur, qui devrait présenté le 5 octobre, soit lundi prochain. Ce dernier calculera le montant de l'aide en fonction des revenus du ménage, de son lieu de résidence, et du type de travaux (changement de chaudière, isolation par l'extérieur (ITE)...).
A savoir que les rénovations globales qui permettent d'aboutir à un gain énergétique de plus de 55 %, seront davantage valorisées que les rénovations dites « par geste ». Autre annonce : le versement d'un bonus allant jusqu'à 1 500 euros pour les travaux qui permettront aux maisons individuelles de sortir du statut de passoire thermique.
En fonction des différents critères de revenus, de travaux et de localisation du logement, l'aide pourra aller jusqu'à 20 000 euros, et prendre en charge 90 % du montant du devis pour les foyers les plus modestes - avec un effet dégressif passant à 75 %, 60 %, et 40 % pour les plus aisés.
La région Île-de-France sera quant à elle soumise à un barème spécifique. L'aide à l'installation d'une chaudière à granulés pourra ainsi monter jusqu'à 10 000 euros pour les franciliens.
C.L.
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