Hydrogène : La Commission Européenne autorise une aide publique de 5,4 milliards d'euros
Promouvoir le développement et le déploiement de l’hydrogène propre en Europe. Voici l’ambition de la Commission européenne, qui vient d’annoncer un financement public à hauteur de 5,4 milliards pour soutenir un grand projet de recherche et développement en faveur de l’hydrogène.
L’hydrogène vert : un moyen de substitution énergétique
Baptisé « Hy2Tech », ce projet important d'intérêt européen commun (PIIEC) fédère un total de 41 initiatives impliquant 35 entreprises – aussi bien des grands groupes que des PME ou des start-ups – soutenues par 15 pays membres dont l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et la Pologne. Parmi les différents acteurs figurent des entreprises travaillant sur la production d'hydrogène comme Enel, des spécialistes des piles à combustibles comme Bosch, des acteurs du transport et stockage de l'hydrogène comme Faurecia, ou encore des fabricants de véhicules de transports routier, naval et ferroviaire comme Alstom.
Le projet « Hy2Tech » permettrait ainsi à l'hydrogène de jouer un rôle central pour permettre à l'industrie de produire de l'acier, du ciment ou des produits chimiques et pharmaceutiques sans émettre de CO2. Pour cela il devra être lui-même vert, c'est-à-dire issu d'une électrolyse de la molécule d'eau (H2O) qui sépare l'hydrogène et l'oxygène grâce à de l'électricité générée à partir d'énergies bas carbone.
L'hydrogène vert pourrait ainsi remplacer le charbon dans l'industrie et permettre de stocker les énergies renouvelables intermittentes, solaire ou éolienne, via les piles à combustible. Les transports lourds (trains, navires, véhicules utilitaires routiers...) pourraient aussi recourir à l'hydrogène pour remplacer leurs carburants fossiles. « Promouvoir le développement et le déploiement de l'hydrogène propre en Europe est essentiel pour notre sécurité énergétique, notre décarbonation et la compétitivité de notre industrie », précise Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur.
Dans cette optique, Bruxelles estime que les aides publiques au projet « Hy2Tech » sont nécessaires, les mécanismes de marché ne permettant pas à eux seuls de faire naître ces technologies de rupture en raison des risques financiers de ces investissements pour les entreprises. « Ce projet montre comment la politique de concurrence fonctionne de concert avec l'innovation de rupture », a estimé la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager.
Robin Schmidt (avec AFP)
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