Des parkings perméables pour gérer les eaux pluviales
Roulépur a été initié dans le cadre de l’appel à projet « Lutte contre les micropolluants dans les eaux urbaines » lancé en 2014 par l’Agence Française pour la Biodiversité (ex-ONEMA), les agences de l’eau et le ministère de l’Écologie.
Le programme de recherche, qui s’est terminé en 2020, comptait 8 partenaires :
- 3 laboratoires : LEESU, Cerema Ile-de-France et UMR EPOC – Université de Bordeaux ;
- 3 collectivités territoriales : Ville de Paris, Conseil départemental de Seine-Saint-Denis (93) et Conseil départemental de Seine-et-Marne (77) ;
- 2 entreprises : ECOVEGETAL et Saint Dizier Environnement.
Deux objectifs étaient visés, évaluer les performances de rétention de différentes familles de polluants par un parking perméable. Et en améliorer les résultats en modifiant ou en ajoutant des matériaux, le tout en comparant les données avec un parking imperméable.
L’exemple des solutions ECOVEGETAL
Des expérimentations ont été menées sur différents sites comme par exemple à Villeneuve-le-Roi. Deux parkings à usage résidentiel, séparés par un immeuble, ont fait l’objet d’un suivi hydrologique (mesures de la pluie et des débits) et d’un suivi de la qualité de l’eau (avec prélèvements d’échantillon en sortie de drain ou d’eau ruisselée) : un parking perméable végétalisé datant de 2015 d’une surface de 1277 m2 et un parking imperméable s’étendant sur 1470 m2.
Le parking perméable est constitué de places de stationnement en ECOVEGETAL Mousses et d’une allée de desserte en ECOVEGETAL PAVES avec des joints et un lit de pose composés de SUBSTRAT MOUSSES.
Dès 2018, des solutions nouvelles ont été testées en conditions semi-réelles avec l’installation, sur le site du Cerema d’Ile-de-France de Trappes, de colonnes. La structure du système ECOVEGETAL MOUSSES a été reprise, et enrichie en matière organique, et avec une natte à rétention d’eau WSM 150/AP 150.
62 polluants ont été analysés (déterminés en amont du projet par les partenaires scientifiques : l’École des Ponts et Chaussées Paris Tech, le Cerema et l’IFSTTAR de Nantes), en plus de la mesure du PH et de la conductivité.
Des conclusions positives
Dans une étude, ECOVEGETAL révèle que l’analyse des polluants a mis en évidence « la forte capacité de filtration des éléments particulaires » (> 0,45 μm) par le parking perméable, grâce notamment au spectre granulométrique des substrats et du système racinaire de la végétation. Les parkings perméables permettraient ainsi d’abattre entre 80 et 100% des masses annuelles pour 53 des 62 polluants analysés.
Pierre Georgel, fondateur d’ECOVEGETAL déclare ainsi : « Voilà autant de polluants que nous pourrions retenir pour éviter de polluer nos rivières et, par conséquence, la mer et les océans ».
Pour plupart des parkings perméables en France, il est possible d’infiltrer la totalité des pluies reçues, ce qui permet une réalimentation des nappes phréatiques en milieu urbain, avance ECOVEGETAL. En effet, le programme Roulépur a démontré que les parkings perméables retenaient jusqu’à 90% des eaux pluviales.
« Le développement des sols perméables est une urgence de premier plan pour gérer les eaux pluviales, réalimenter les nappes phréatiques et contribuer efficacement au rafraichissement du climat de nos villes », conclut Pierre Georgel.
Rose Colombel
Photo de une : ©Ecovegetal