Climatiser un bâtiment tout en consommant moins d'énergie est un défi majeur auquel de nombreuses équipes de chercheurs s'attellent à travers le monde.

Un challenge que l'université de Caen a décidé de relever en proposant une solution innovante : « la surface radiative réfrigérante » (SRR), offrant une solution prometteuse aux problèmes de surchauffe urbaine.

Jusqu'à 30°C en moins

Conçue par une équipe de chercheurs, dont Julien Cardin, enseignant à l'École nationale supérieure d'ingénieurs (ENSI) de Caen et ingénieur à l'université Caen Normandie, la SRR se compose de disques en silice et en oxyde de niobium, d’un diamètre de quelques centimètres. Ces disques sont fabriqués dans le nord de l'Italie par la société turinoise Elettrorava.

Lorsqu'elle est installée sur un toit, la SRR réfléchit les rayons visibles du soleil, empêchant ainsi la chaleur de pénétrer dans le bâtiment. De plus, elle évacue la chaleur interne par rayonnement infrarouge vers l'espace, sans réchauffer l'atmosphère environnante. Cette technologie permet de réduire la température à l'intérieur d'un bâtiment jusqu'à 30°C.

Pour améliorer encore son efficacité, le dispositif peut être connecté à un échangeur thermique alimenté en fluide réfrigérant, tel que de l'eau, grâce à une pompe. Cette intégration permet d'optimiser le processus de refroidissement.

Parmi les solutions concurrentes, on retrouve le projet SkyCool Systems, développé par l'université californienne de Stanford depuis 2016. Toutefois, la SRR de l'université de Caen se distingue par son application ciblée aux zones urbaines surchauffées. « Les climatiseurs réchauffent moins l'atmosphère localement que globalement par l'émission de CO2 », souligne Julien Cardin.

En France, le taux d'équipement en climatiseurs chez les particuliers reste relativement modeste par rapport aux États-Unis, où une écrasante majorité des logements en sont équipés.

Néanmoins, selon l'Ademe, « sans un changement de comportement et une rénovation du parc immobilier, la situation pourrait devenir très inquiétante d'ici à 2050 ». En effet, le taux d'équipement des foyers français en climatiseurs a tout de m^me connu une augmentation constante, passant de 14 % en 2016, à 25 % en 2020.

En utilisant la consommation énergétique liée à la climatisation, cette technologie permet non seulement de préserver l'environnement, mais aussi de réaliser des économies significatives sur les factures d'énergie.

Marie Gérald (avec AFP) 

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