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« AGYRE » pour accélérer la transition vers une économie circulaire

Publié le 09 octobre 2020

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Lorsqu’on parle d’économie circulaire, c’est la gestion des déchets qui est le plus souvent abordée. Pourtant, le concept englobe un certain nombre de défis tels que l’approvisionnement durable ou encore l’écoconception. Pour encourager l’ensemble des acteurs de la construction à passer d’une économie linéaire à une économie circulaire et concrétiser ainsi, les objectifs de développement durable, trois organismes ont fondé AGYRE, un hub d’accélération national. Stéphane Le Guirriec, son Directeur Général, nous détaille l’initiative.
« AGYRE » pour accélérer la transition vers une économie circulaire - Batiweb

L’Ademe explique l’économie circulaire selon 7 piliers : l’approvisionnement durable, l’écoconception, l’écologie industrielle et territoriale, l’économie de la fonctionnalité, la consommation responsable, l’allongement de la durée d’usage, et le recyclage. Des piliers complémentaires qui ne bénéficient pas toujours de la même attention sur le terrain. 

 

Alors que les pouvoirs publics ont récemment lancé des actions pour favoriser la transition vers une économie plus durable (Feuille de route économie circulaire - Loi anti-gaspillage - Plan de relance), il semble nécessaire d’accompagner plus encore les filières professionnelles pour une meilleure compréhension des défis à relever.

 

Dans la construction, la plupart des acteurs ont bien compris la nécessité de penser les projets autrement, mais ils ne savent pas toujours comment enclencher cette transition. Se pose aussi la question des coûts ou des contraintes que pourraient entrainer ce changement de paradigme. 

 

AGYRE pour accélérer le mouvement

 

C’est pour répondre à ces questionnements et pour aider les parties prenantes de l’acte de construire à passer le cap, que trois organismes, à savoir Impulse Partners, le Pôle Fibres-Energivie et le Cerib, ont lancé AGYRE, un hub d’accélération national.  

 

Le projet est parti d’un constat : en France, il existe « un arsenal de réflexions théoriques » et un nombre important d’outils sont à disposition « pour mettre en œuvre l’économie circulaire au niveau national ». Et pourtant, « nous avons le sentiment que tout cela bouge assez peu », explique Stéphane Le Guirriec, Directeur Général d’AGYRE. A travers cette initiative, les partenaires ont souhaité créer un « Do tank » pour que l’ensemble de la profession « se mette en mouvement ».
 


Le programme a été soutenu par la région Centre-Val de Loire et par Bpifrance au travers d’une aide à l’innovation de 1,6 millions d’euros dont 1,2 millions de subventions. « Nous voulons croire que c’est un signe fort sur le réel besoin de cette offre dans le paysage national, et sur une certaine qualité de la façon dont nous avons pensé le projet ». 

 

AGYRE vise notamment à « encourager le passage d’une économie linéaire à une économie circulaire », à développer des synergies entre la filière des systèmes constructifs et celles génératrices de matériaux, et à « fédérer les parties prenantes de l’acte de construire » via un guichet unique. 

 

Les actions menées vont s’articuler autour de 6 missions parmi lesquelles, accompagner les chantiers novateurs, soutenir le déploiement de nouveaux matériaux, associer transition énergétique et transformation numérique. Le tout étant de contribuer à l’émergence de produits et systèmes vertueux qui soient « réversibles, démontables et réutilisables ». 

 

Un « rouage » entre l’État et le terrain

 

A travers cet accompagnement, AGYRE souhaite devenir un référent national. S’agissant des lois autour de l’économie circulaire, Stéphane Le Guirriec estime que la France reste « sur des objectifs très macros, parfois trop ambitieux ». Le budget est là mais il manque « des rouages intermédiaires » qui aillent « flécher » les investissements réalisés pour « faire en sorte que les grandes orientations soient déployées concrètement, au quotidien sur le territoire ». 

 

Il faut également montrer l’exemple via des projets tels que Le Onze à Chartres. Sur ce chantier, des granulats de béton recyclés ont été intégrés à des nouveaux bétons. « Nous avons, sur cette initiative, fait une approche E+C-, et un début d’approche de construction numérique et BIM en phase travaux pour les intervenants PME/PMI qui étaient sur le chantier ». Un projet salué par la profession et livré à isocoût.

 

Actuellement, AGYRE, participe au projet Olympi mené par Procivis – Pierres & Territoires Eure-et-Loire avec l’Union sociale pour l’Habitat. « Nous avons une approche écoconstruction donc nous travaillons sur des éléments d’allongement de durée d’usages, d’évolutivité du bâtiment, avec une capacité à un moment donné, de faire de la surélévation, éventuellement, de faire évoluer certaines parois du bâtiment pour avoir de la modularité des espaces ». Sur ce projet, « nous allons mettre en œuvre de l’écologie industrielle et territoriale », révèle Stéphane Le Guirriec. « C’est vraiment la clé de voute de ce que nous souhaitons développer. C’est-à-dire que du point de vue d’AGYRE, le bon maillage pour l’économie circulaire, c’est le territoire. Le fait de travailler à l’échelle du territoire permet de créer de la valeur au niveau de l’entreprise et des acteurs locaux et donc d’avoir des impacts sur l’emploi, sur le lien social », poursuit-il. 

 

Anticiper les rénovations futures

 

Imaginer les bâtiments selon les concepts d’économie circulaire va faciliter leur rénovation dans les années futures, d’où l’importance de sensibiliser l’ensemble du secteur. Bien sûr, des entreprises sont déjà pionnières, mais « il peut y avoir une nécessité de gérer une sorte de besoin collectif », commente Stéphane Le Guirriec. AGYRE doit donc « être en capacité d’apporter des réponses homogènes à des situations identiques. »

 

La formation a aussi toute son importance. Il faut pouvoir accompagner les entreprises quelle que soit leur taille. « Nous parlons ici des populations en activité, mais il y a un deuxième volet, c’est la formation des collaborateurs de demain. Il va falloir les acculturer ». En ce sens, AGYRE a développé un partenariat avec le CCCA-BTP pour former, dès la rentrée prochaine, un contingent d’apprentis à l’économie circulaire. 

 

AGYRE souhaite également travailler au plus près des pouvoirs publics et a été nommé référent « économie circulaire » en se positionnant au sein du Comité stratégique de filière « Industries pour la construction ». « Dans notre idée, ce qu’il manquait, c’était quelqu’un qui ait une vision à 360°, et qui fasse le lien entre l’État et le terrain ». 


Propos recueillis par Rose Colombel
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